Il est temps de retirer le poisson du menu

Il est temps de retirer le poisson du menu

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de l’océan, une occasion de célébrer cet écosystème vital et de plus en plus fragile qui couvre 70% de notre planète. En cette époque pleine de changements, d’apprentissages et de possibilités pour un mode de vie plus sain, agissons à notre niveau pour mettre toutes les chances de survie de notre côté.

Il est temps de retirer le poisson du menu  [Tribune]

Alors que nous nous rapprochons dangereusement de la perspective d’océans sans poisson, que les scientifiques prédisent serait une réelle possibilité d’ici 2048, il est évident qu’il nous faut repenser notre rapport au monde marin.

Refuser le poisson pour préserver les océans

Actuellement, les océans constituent notre meilleure défense contre un réchauffement climatique qui s’accélère de plus en plus. Le plancton dans les océans consomme du carbone à travers sa photosynthèse, le pompant efficacement de notre atmosphère. Sans ce processus – entre autres, le carbone reste dans l’atmosphère, y emprisonnant la chaleur.

Le moment est maintenant venu de sortir la tête du sable, de s’informer et d’agir comme nous le pouvons à commencer par notre alimentation. Quel meilleur moyen de respecter l’océan et ses habitants que le retirer de nos assiettes ?

Les fléaux qui menacent les océans

L’industrie de la pêche est l’une des plus destructrices pour l’environnement. Les chalutiers de pêche, qui traînent des filets géants au fond de l’océan, capturant et écrasant tout sur leur passage, causent des dégâts si importants qu’ils sont visibles depuis l’espace.
Selon les estimations des Nations Unies, le chalutage est responsable de 95 % des dégâts océaniques partout dans le monde.

La hausse constante de la surpêche met en danger l’écosystème de nos océans, mais met aussi en péril la survie des populations qui vivent de leur pêche au quotidien © Chaykovsky Igor

Chaque année, quelques 38 millions de tonnes d’animaux marins qui ne sont pas les victimes « ciblées » par la pêche sont capturés dans des filets et rejetés, morts ou mourants, dans la mer. Cela représente environ 300.000 cétacés, un quart de million de tortues en voie de disparition et des centaines de milliers d’oiseaux – des dommages collatéraux qui ne tiennent même pas compte des animaux « ciblés » par les filets.

Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là. D’énormes quantités de matériel de pêche sont également délaissées dans la mer, des « filets fantômes» qui tuent et blessent encore plus d’animaux, car les tortues, dauphins, requins, phoques et bien d’autres s’y retrouvent piégés, finissant par s’étouffer ou mourir de faim.
Ce serait plus de 640.000 tonnes de filets, lignes et pièges utilisés dans la pêche commerciale qui sont rejetés dans la mer chaque année, et jusqu’à 70 % (au niveau du poids) des macroplastiques flottant à la surface de l’océan sont liés à la pêche.

Bien sûr, ce ne sont pas seulement la pollution plastique ni les victimes « non prévues » de cette industrie qui sont préoccupantes. Toutes les victimes de l’industrie de la pêche sont des individus sensibles qui ressentent la douleur et la peur, nouent des relations complexes et font preuve de capacités cognitives impressionnantes. Tous méritent de vivre leur vie dans leur habitat naturel sans être capturés et écrasés dans d’immenses filets, étouffés à l’air libre ou décapités et éviscérés afin que nous consommions leur chair.

Malgré le fait qu’ils ne hurlent pas comme les mammifères terrestres quand ils sont abattus, les poissons souffrent eux aussi © tottoto

Malgré notre fascination pour l’océan, il reste vastement mystérieux, mais les dégâts que nous lui causons ne le sont pas. En cette année où tous les gros titres des journaux semblent nous amener à nous demander « et après ? », nous devons nous rendre compte que, sans action de notre part, la réponse inclura assurément « l’effondrement des océans ».

Avec la grande variété de délicieuses alternatives aux produits animaux aujourd’hui disponibles, nous pouvons certainement nous passer de poisson. Les océans, eux, ne le peuvent pas.