Les feux font toujours rage en Arctique, plus particulièrement dans le nord-est de la Sibérie, provoquant l’émission de 59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, selon un organisme de contrôle. Un record.
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ENVIRONNEMENT – Les incendies continuent de faire rage en Sibérie: le Service aérien de protection des forêts russe a indiqué ce samedi 11 juillet qu’il luttait contre 136 incendies sur 43.000 hectares. Malgré “une baisse en intensité cette semaine” selon cette source, la plupart des foyers sont considérés comme trop éloignés et coûteux à éteindre à travers les immenses forêts de Sibérie.
Selon le Service aérien de protection des forêts, 159 incendies ravageant pas moins de 333.000 hectares – plus que la taille du Luxembourg – se poursuivent dans des zones, où les efforts des pompiers russes ont été interrompus. Des chiffres eux aussi en nette baisse: la semaine passée, le Service avait signalé plus de deux millions d’hectares en flammes en Russie, soit la moitié de la superficie de la Suisse.
59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère
La Sibérie connaît depuis janvier des températures anormalement élevées par endroits ce qui, combiné à un faible taux d’humidité du sol, a contribué à de nouveaux feux, a noté cette semaine le service européen Copernicus sur le changement climatique.
Les incendies continuent de faire rage en Sibérie : le Service aérien de protection des forêts russe a indiqué aujourd’hui qu’il luttait contre 136 incendies sur 43.000 hectares, en ensemençant des nuages et en utilisant des explosifs #AFPpic.twitter.com/r93mDUNRsh
— Agence France-Presse (@afpfr) July 11, 2020
Depuis mi-juin, le nombre comme l’intensité des incendies ont augmenté dans l’extrême Nord-Est de la Sibérie et dans une moindre mesure en Alaska, selon Copernicus, provoquant l’émission de 59 mégatonnes de CO2 dans l’atmosphère, un record pour ce mois depuis le début des mesures en 2003.
Cela entraîne un vaste cercle vicieux pour la planète. La destruction des forêts par les incendies aura aussi un impact sur le climat mondial. Ces combustions émettent en effet de fortes quantités de gaz à effet de serre eux-mêmes responsables du réchauffement climatique. Un impact connu même s’il reste à l’heure actuelle difficile à chiffrer avec précision.
Des explosifs pour arrêter les flammes et des nuages de pluies ensemencés
Outre l’usage d’explosifs pour contenir les flammes (le souffle de l’explosion éteint les flammes, en les séparant de sa source), le Service aérien de protection des forêts russe a indiqué qu’il tentait de déclencher de la pluie avec l’ensemencement des nuages.
Les anti-cyclones sont bien plus fréquents et difficiles à prévoir, provoquant une hausse des températures et de l’ensoleillement, avait expliqué fin juin aux journalistes à Moscou Roman Vilfand, chef de l’agence météorologique russe. “C’est le principal problème et l’une des conséquences du changement climatique”, avait-il estimé.
Des images satellites présentées samedi montrent que les principaux incendies sévissent toujours en Yakoutie (Sibérie orientale), un gigantesque territoire qui borde l’océan Arctique. La région a déclaré l’état d’urgence le 2 juillet en raison des incendies, les services de secours locaux indiquant de leur côté avoir lutté une grande partie de la semaine contre les flammes autour d’un lieu de stockage d’hydrocarbures.
Le service de contrôle des forêts de Greenpeace en Russie, qui se fonde sur des données recueillies par satellite, a déclaré samedi que 9,26 millions d’hectares au total, soit davantage que la superficie du Portugal, avaient été touchés par des incendies depuis le début de l’année. L’organisation de défense de l’environnement dénonce le manque de financement pour le service chargé de l’entretien des forêts qui ne peut assurer une prévention adéquate des incendies.