Réchauffement climatique : les États doivent s’unir ou notre monde sera « perdu », avertit le président de l’ONU

À quelques jours de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies qui célèbrera cette année son 75e anniversaire, son secrétaire général entend rappeler que le réchauffement climatique est le grand défi commun à mener et que « c’est le moment de se réveiller ». Devant l’échec à résoudre collectivement la pandémie du Covid-19, Antonio Gutteres exhorte les pays membres à prendre des engagements plus ambitieux.

Les États doivent s’associer pour lutter contre le réchauffement climatique ou notre monde sera « perdu », avertit le patron de l’ONU, António Guterres, pour qui la pandémie de coronavirus illustre les méfaits de la désunion. « Je crois que l’échec à contenir la propagation du virus, parce qu’il n’y a pas eu suffisamment de coordination internationale (…) doit faire comprendre aux pays qu’ils doivent changer de voie », a-t-il déclaré à l’AFP avant l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies le 21 septembre.

S’unir pour survivre

« Ils [les États] doivent agir ensemble face à la menace climatique, bien plus grave que la pandémie en soi — c’est une menace existentielle pour la Planète et nos vies mêmes », a-t-il insisté dans des entretiens accordés à plusieurs membres de l’alliance de médias Covering climate now, dont l’objectif est de renforcer la couverture des questions liées au climat.

« Soit nous sommes unis, soit nous sommes perdus », a-t-il lancé, appelant notamment à adopter « de vraies mesures de transformation dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’agriculture, de l’industrie, dans notre mode de vie, sans lesquels nous sommes perdus ».

Soit nous sommes unis, soit nous sommes perdus

En raison de la pandémie de Covid-19, d’importantes réunions internationales sur le climat prévues en 2020 ont dû être reportées, faisant craindre de nouveaux retards dans la lutte contre le changement climatique. La Cop26, destinée à relancer l’application de l’accord de Paris, mise à mal par le retrait des États Unis annoncé en 2017 par Donald Trump, a ainsi été reportée à novembre 2021.

Or, les évolutions d’émissions de gaz à effet de serre mondiales ne permettent déjà pas d’envisager de tenir l’objectif de maintenir le réchauffement « nettement sous » 2 °C depuis le début de l’ère industrielle, encore moins celui plus ambitieux de 1,5 °C.

Il faut s’attendre à des impacts dramatiques

Et si les confinements massifs de populations imposés à travers le monde face au Covid ont conjoncturellement fait baisser les émissions — jusqu’à 8 % mondialement sur l’année selon certaines estimations –, les scientifiques soulignent que l’évolution globale ne va pas ralentir sans changements systémiques, notamment en matière d’énergie et d’alimentation.

Or, pour atteindre 1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 7,6 % par an sur la prochaine décennie, selon les experts climatiques de l’ONU. En attendant, les effets du changement climatique se font déjà sentir, comme la multiplication de phénomènes météo extrêmes ou la fonte des glaces avec, pour conséquences, une hausse potentiellement dévastatrice du niveau des océans.

Côté réchauffement, 2019 a été la deuxième année la plus chaude dans le monde, après 2016, et les experts s’attendent à ce que la température moyenne mondiale batte un nouveau record au cours de la prochaine période quinquennale (2020-2024). Et le secrétaire général de l’ONU de mettre en garde : « Pour les cinq prochaines années, nous nous attendons à des choses absolument terribles en matière de tempêtes, de sécheresses et autres impacts dramatiques sur les conditions de vie de nombreuses personnes dans le monde ».

Il est l’heure de s’engager vers la neutralité carbone

« C’est le moment de se réveiller », a-t-il lancé en soulignant que beaucoup repose sur les actions qu’entreprendront — ou pas — les principaux émetteurs : Chine, États-Unis, Union européenne, Russie, Inde et Japon. « Nous n’avons jamais été aussi fragiles, nous n’avons jamais autant eu besoin d’humilité, d’unité et de solidarité », a-t-il encore insisté, dénonçant « les démonstrations irrationnelles de xénophobie » ou la montée des nationalismes.

Alors que de nombreux pays lancent des plans de relance massifs pour tenter de sortir de la récession causée par l’arrêt brutal de l’économie dû à la pandémie, Antonio Guterres a enjoint les États à ne pas favoriser les investissements dans les énergies fossiles et s’engager au contraire vers la neutralité carbone à l’horizon 2050.

« La pollution et non la population » doit autant que possible payer les taxes pour financer cette transition, a-t-il insisté. « Je ne veux pas revenir à un monde où la biodiversité est remise en cause, où les énergies fossiles ont plus de subventions que les renouvelables, un monde où les inégalités aboutissent à des sociétés avec de moins en moins de cohésion et créent de l’instabilité, de la colère, de la frustration. » Et de conclure : « Je crois qu’il nous faut un monde différent, une normalité différente, et je crois que nous avons une opportunité d’y arriver. »

 

 

 

 

Changer le monde en commençant par les toilettes !

Réconcilier rentabilité et impact positif, c’est possible : Biom Paris réinvente les produits du quotidien en version éco-responsable, durable et design pour une efficacité optimale et un impact environnemental minimal. Tous les produits sont éco-conçus et 100% fabriqués en France à partir de matériaux recyclés ou bio-sourcés.

  • bbb La Brosse

L’aventure Biom Paris commence dans l’univers glamour des toilettes avec bbb La Brosse : le 1er balai brosse éco-conçu, éco-responsable et fabriqué en France. Le design de bbb La Brosse s’inspire de la nature : comme sur les feuilles des arbres, les nervures facilitent l’écoulement de l’eau vers la pointe. Effet « zéro goutte » garanti ! bbb La Brosse est un produit éco-conçu (ACV) en partenariat avec la Coopérative Mu. Elle est fabriquée à partir de matières recyclées et bio-sourcées (algues, betteraves).

  •  Le Savon N°2

Ce savon naturel à base d’huiles végétales est enrichi au beurre de karité bio et à l’huile d’avocat, sans allergène, sans colorant, sans parfum. Il est bien sûr fabriqué en France, dans une savonnerie picarde.

  • La Serviette

Fabriqué dans un atelier dans le 3e arrondissement de Paris, l’essuie-main en lin vient tout juste d’agrandir la famille Biom Paris. Nous avons choisi le lin parce que c’est une fibre locale et écologique qui consomme beaucoup moins d’eau que le coton et n’abîme pas les sols.

Après avoir vendu +15 000 unités de son premier produit ‘bbb La Brosse’ en 2019, Biom Paris lève des fonds pour agrandir sa gamme, développer son équipe commerciale et conquérir les marchés internationaux.

Automne à l’approche : quatre astuces économiques pour se chauffer

Avec la baisse de températures ces derniers jours, pulls et vestes font leur retour, tout comme le chauffage qui commence à être rallumé dans certains logements. Mais ce dernier consomme de l’énergie, il ne faut donc pas en abuser et l’utiliser raisonnablement. Quelques idées à la fois éco-responsables et économiques.

La chaleur de l’été commence peu à peu à s’éloigner dans une partie des régions françaises. L’installation d’un système solaire combiné qui fonctionne grâce aux rayons du soleil et des panneaux solaires peut s’avérer efficace pour se chauffer en préservant l’environnement. Mais cela n’est pas dans le budget de tous. Aussi, pour faire face au froid tout en préservant l’environnement, des gestes simples peuvent être adoptés.

Bien isoler son logement

Isoler son logement lorsqu’il fait froid est primordial. La chaleur présente dans le logement ne va pas s’échapper donc il faudra moins chauffer. Il s’agit d’ailleurs de la première étape. Cela peut se faire par l’ajout ou le changement des joints au niveau des fenêtres. Mais aussi en installant des rideaux épais qui vont garder la chaleur intérieure (également utiles en période de fortes chaleurs, car ils bloquent les rayons du soleil qui ne rentrent pas à l’intérieur du logement, et ne font donc pas augmenter la température). Placer des couvertures ou boudins sous les portes peut également être une solution. Dans cette optique, ne pas oublier de fermer les portes des pièces ou il n’y a personnes ainsi que les volets, rideaux et stores la nuit.

Faire entrer le soleil (quand il est là)

Si l’installation de panneaux solaires peut avoir un coût, faire entrer les rayons du soleil chez soi si les nuages ne se profilent pas est totalement gratuit est à la portée de tous. Pour cela, il suffit tout simplement de regarder l’orientation des pièces et de veiller à laisser passer les rayons du soleil à travers la vitre.

Réguler la température intérieure

Quant au chauffage, il n’est pas à proscrire, mais à utiliser avec soin. Pour rester au chaud en réduisant son empreinte carbone et sa consommation énergétique, la gestion des températures est importante. Le chauffage n’est pas nécessaire dans toutes les pièces ! Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME), en journée, les pièces doivent être entre 19 et 21° lorsqu’elles sont occupées, et à 17° lorsqu’elles sont peu occupées ou durant la nuit. De quoi faire des économies sur la facture de chauffage. Ne pas hésiter à baisser la température lorsqu’il n’y a plus personne dans le logement. Et si vous utilisez un radiateur et que vous avez le bon réflexe de l’éteindre parce que vous partez en vacances ou week-end, il faut faire attention à ne pas boucher ses grilles de ventilation. Cela pourrait perturber la circulation de l’air.

Dernière astuce, l’alimentation

Le corps a besoin d’énergie pour surmonter le froid, et la préparation de boissons et aliments chauds comme les gratins, soupes ou tartes va permettre de le réchauffer, mais aussi de réchauffer la pièce. Et autant le faire avec des fruits et légumes de saison et locaux non ? Cela permet de réduire leur impact carbone et participer à l’économie locale. Le mois de septembre est entre autres celui des légumes tels que les artichauts, champignons de Paris, potirons ou encore courgettes, et des fruits comme les mûres, noisettes ou prunes.

Portugal : six jeunes attaquent 33 pays pour inaction climatique, dont la France

Face au dérèglement climatique, il n’est pas rare que des citoyens fassent “pression” sur leurs collectivités, ou même leurs États. Mais six jeunes Portugais ont décidé de voir les choses en plus grand : ils attaquent 33 pays en justice pour les pousser à agir concrètement pour l’environnement. Dont la France.

Ils ont entre 8 et 21 ans et demandent des comptes au nom de la planète. Jeudi dernier, 33 pays ont été portés devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) par six jeunes Portugais. Parmi eux, la France, la Norvège, le Royaume-Uni, la Russie, la Turquie, ou encore l’Ukraine. Selon les plaignants, ils ont “échoué à faire leur part afin d’éviter une catastrophe climatique“. Une première pour la CEDH qui n’a pas pour habitude de traiter des affaires de ce type.

Combat pour le climat

L’objectif de ces jeunes est que ces pays soient reconnus responsables de l’aggravation de la crise climatique, et d’avoir mis en danger l’avenir les générations actuelles et futures. Ils demandent également à la CEDH de Strasbourg de les contraindre à prendre des mesures urgentes et concrètes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Une attaque en justice qui intervient alors que le Portugal a connu son mois de juillet le plus chaud depuis quatre-vingt-dix ans, comme d’autres pays qui connaissent de plus en plus des chaleurs extrêmes. Dans une interview accordée au Parisien, Sofia, 15 ans qui compte parmi les plaignants, explique l’importance de leur action : “Notre but est d’enrôler le plus de monde possible dans ce combat pour le climat et d’ajouter nos voix à celles des jeunes qui se sont déjà mobilisés, explique-t-elle. Il faut que la parole des enfants soit plus entendue”.

Des actions similaires ont abouti

Cette action en justice n’est pas sans rappeler celle de “l’Affaire du siècle” en France, lancée fin 2018 par des ONG : un recours contre l’État français pour inaction climatique et qui est soutenue par plus de 2 millions de personnes dont des associations, personnalités et citoyens.

Mais le cas de l’Hexagone n’est pas unique : deux actions similaires ont par exemple abouti en Irlande et aux Pays-Bas en 2015. Et pour ce dernier, l’État a été condamné par la Cour Suprême à réduire d’au moins 25 % ses émissions de gaz à effet de serre dans un délai de cinq ans, décision contestée finalement sans succès en 2019.

En ce qui concerne la demande des six Portugais, si leur action en justice réussit, la CEDH peut pousser les pays à accélérer leurs actions en faveur du climat, et changer leurs plans climatiques avant la prochaine COP.

Le power-to-gas, une solution d’avenir

La Programmation Pluriannuelle de l’énergie en France vise à une augmentation de la production d’électricité renouvelable de 102 à 113 gigawatts en 2028, soit deux fois plus qu’en 2017.

Stocker le surplus d’électricité est un réel enjeu car cela permet d’une part de palier à l’intermittence de la production ENR. D’autre part, cela permet d’alléger les contraintes sur le réseau électrique.

Le Power-to-gas pourrait être un levier utilisé par la France pour répondre aux objectifs ambitieux qu’elle s’est fixée en termes de production d’EnR et de réduction de gaz à effet de serre.

Eclairage de Clément Le Roy, senior manager au sein de Wavestone.

Depuis plusieurs années maintenant, on entend parler de « Power-to-gas ». C’est à dire de la conversion d’électricité en gaz. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ? Quel est l’intérêt d’une telle opération ?

Le Power-to-gas est une opération qui consiste à convertir le surplus d’électricité d’origine renouvelable (solaire ou éolien). Celle qui ne peut pas être injecté directement sur les réseaux ou consommé en direct, en gaz.

Concrètement, il s’agit d’une électrolyse de l’eau. Cette technique permettant la conversion de l’énergie électrique en énergie chimique sous forme de gaz hydrogène (H2) et d’oxygène (O2).

Une fois cet hydrogène produit, il est soit consommé sur place, stocké. Il peut encore être injecté dans les réseaux de transport et/ou de distribution de gaz. Il est à noter qu’il n’est pas possible d’injecter aujourd’hui de l’hydrogène « pur » dans les réseaux. Il faut donc le mélanger avec du méthane. La proportion est en général de 5 à 10% maximum d’hydrogène.

L’hydrogène produit peut également être converti en méthane de synthèse grâce à la méthanisation catalytique ou biologique. C’est un gaz 100% miscible avec le gaz naturel (opération dite de méthanation).

Une telle opération permet d’une part d’offrir une réelle synergie avec les infrastructures existantes et une utilisation diverse du gaz produit. Les usages peuvent alors être la production de chaleur, l’alimentation des véhicules fonctionnant au GNV (Gaz Naturel Véhicule), ou encore la reconversion de gaz en électricité et injection de cette dernière dans le réseau (boucle dite « Power-to-gas-to-power).

Retrouvez la suite de l’interview sur Le monde de l’énergie : https://www.lemondedelenergie.com/power-to-gas-solution-avenir/2020/03/23

 

Un autre article sur le sujet : https://www.energystream-wavestone.com/2018/12/power-to-gas-deploiement-heterogene-territoire-europeen/

Carton rouge : en Alaska on va recongeler le permafrost pour continuer à exploiter le pétrole

L’activité industrielle comporte inévitablement des conséquences, parmi lesquelles une hausse des températures dans les zones environnantes. Aux États-Unis, une compagnie pétrolière entend bien y remédier en… recongelant le permafrost !

Réchauffement climatique ou pas, la compagnie pétrolière américaine ConocoPhillips entend bien exploiter les énormes gisements de pétrole en Alaska… quitte à, pour cela, recongeler le sol gelé de l’Arctique afin d’éviter son affaissement et la dégradation des infrastructures.

Recongeler le permafrost grâce à des « thermosiphons » pour évacuer la chaleur

Les gisements de pétrole dans l’Arctique et plus particulièrement en Alaska, ne laissent pas les compagnies pétrolières indifférentes, surtout après que le gouvernement les ait sortis du périmètre des réserves fédérales stratégiques.
C’est dans cette optique que ConocoPhillips, qui vient d’obtenir le feu vert de l’administration Trump, souhaite mettre tous les avantages de son côté pour ériger ses plateformes pétrolières et toute l’infrastructure qui va avec : on parle de 800 km de routes, de chemins de gravier et de glace, d’une piste d’atterrissage et même d’un pont de glace. Mais pour éviter que le permafrost ne décongèle et que toute cette infrastructure ne s’effondre, il faudra… le recongeler artificiellement en permanence

Pour cela, ConocoPhillips mettra en place des « thermosiphons », à savoir des tubes à l’intérieur desquels circulera un gaz qui a la propriété d’emmagasiner extrêmement bien (et donc d’emporter avec lui) la chaleur. Car une activité industrielle sur de la glace précipitera inéluctablement la fonte de cette dernière : rien que la circulation de véhicules créera de la chaleur du fait du frottement des roues sur le sol et des gaz d’échappement.

L’entreprise envisage donc de refroidir le sol afin que le permafrost reste stable malgré un réchauffement évalué à 2.2°C pendant l’intégralité des 30 ans que va durer le projet.

L’Alaska devient de plus en plus chaud

Ce projet, baptisé Willow, a débuté en 2016 avec le forage de deux puits, qui ont permis d’estimer les réserves de pétrole en sous-sol à 400-750 millions de barils. Une fois que toute l’infrastructure nécessaire sera construite (d’ici 2024 ou 2025), devrait commencer l’exploitation de pétrole, au rythme de 100.000 barils par jour. ConocoPhillips compte investir l’équivalent de 1,7 à 2,5 milliards d’euros dans ce projet d’ici à 2050.

Le site Korii rapporte qu’ « en 2017, l’ONG Carbon Disclosure Project avait révélé que cent compagnies pétrolières étaient à elles seules responsables de 71 % des gaz à effet de serre émis par l’industrie. ConocoPhillips figurait en bonne place dans le classement, avec 7,5 milliards de tonnes équivalent CO2 rejetées dans l’atmosphère entre 1988 et 2015 »

Selon le National Climate Assessment, un grand rapport régulièrement commandé par le gouvernement américain (dont la dernière édition date de 2018), les températures moyennes dans l’Alaska ont augmenté deux fois plus vite depuis le milieu du 20e siècle qu’ailleurs dans le monde. De tous les États américains, c’est d’ailleurs dans l’Alaska que le rythme d’augmentation des températures est le plus élevé. Et les records de températures ne cessent de se suivre. Ainsi, en juillet 2019, pour la première fois depuis le début des mesures, 32°C ont été constatés à l’aéroport d’Anchorage.

 

 

 

 

 

 

 

Le Groenland n’a jamais perdu autant de glace qu’en 2019

La calotte glaciaire du Groenland est menacée par le réchauffement climatique. L’année 2019 est entrée dans les annales : plus de 500 milliards de tonnes de glace ont fondu cette année-là. Un record.

Le Groenland abrite la deuxième plus grande masse de glace sur Terre après l’Antarctique. Environ 80 % de sa surface est recouverte par une calotte polaire ou de neige fraîche. Malheureusement, depuis la fin des années 1990, l’inlandsis du Groenland fond inexorablement et les neiges hivernales n’arrivent pas à compenser la perte de glace.

L’analyse des données des satellites frères GRACE-FO, lancés en mai 2018, révèle que ce sont plus de 532 milliards de tonnes de glace cumulées qui ont fondu durant l’année 2019. Le record de 2012 est pulvérisé de près de 15 %.

Un été doux et peu de neige en hiver

Du côté de la météo groenlandaise, l’année 2019 ressemble un peu à celle de 2012. L’été a été particulièrement chaud, à cause de la stagnation d’une masse d’air de haute pression. Cet anticyclone a emprisonné de l’air doux provenant des latitudes moyennes, essentiellement sur la côte ouest des terres glacées. À cela s’ajoutent des chutes de neige particulièrement faibles en automne-hiver qui n’ont pas compensé la perte de glace de l’été. En 2012, ce sont 464 milliards de tonnes de glace qui ont fondu.

Mais, en 2019, les chutes de neige ont été encore plus faibles qu’en 2012. Les scientifiques ont estimé qu’il est tombé 107 gigatonnes de neige de moins qu’en 2012 sur toute l’année. Voilà ce qui explique la perte de glace record de 2019 et qui tranche avec les années 2017 et 2018 où la fonte des glaces avait ralenti.

Durant ces deux années, la fonte des glaces a ralenti de 58 % grâce à deux étés successifs particulièrement froids suivis d’importantes chutes de neige en hiver. Mais dès l’été 2019, la tendance a changé : pour le seul mois de juillet, 223 gigatonnes de glace ont fondu.

Les changements de masse en gigatonnes en fonction des mois de l'année. On voit qu'au mois de juillet 2019, environ 233 gigatonnes de glace ont disparu. © Ingo Sagsen et al. Communications Earth & Environnement

GRACE-FO, deux satellites au chevet de la glace

Ces données ont été récupérées par deux satellites frères de la Nasa, GRACE-FO, lancés le 22 mai 2018 par une fusée Falcon 9 de SpaceX. Leur mission est de suivre la distribution de l’eau et de glace sur Terre, tout comme les satellites GRACE en fonction entre 2002 et 2017.

Tous les 30 jours, GRACE-FO réalise une carte complète du champ gravitationnel de la Terre. Si la masse des continents et du cœur de notre Planète varie peu, celle de l’eau et de la glace peuvent changer rapidement. Ces variations de masse se traduisent aussi par des changements dans la gravité de la Terre. GRACE-FO les enregistrent depuis l’espace et les scientifiques les analysent pour connaître la masse de glace perdue par un glacier ou une calotte polaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Finies les marées noires : les cargos pourraient bientôt carburer à l’eau de mer

Comme ça, ils arrêteront enfin de dégazer du pétrole partout…

Six ans de recherche. Une nouvelle étude va peut-être permettre de concrétiser un rêve un peu fou : transformer l’eau de mer en carburant pour les navires. Si les fondations de la technologie permettant de réaliser cet exploit ont été posées en 2014, des scientifiques viennent de trouver un moyen de rendre le processus assez efficace et abordable pour être utilisé à grande échelle.

Ce procédé, baptisé « conversion catalytique inversée » (« reverse water gas shift ») pouvant se traduire également par « réaction du gaz à l’eau inversée », consiste en l’extraction de dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’eau de mer afin de le transformer en monoxyde de carbone (CO) puis de le synthétiser en hydrocarbures. Un processus qui, outre son ingéniosité, se distingue également par l’utilisation d’un composant abondant, propre et peu coûteux.

Autosuffisance énergétique. La réussite de cette recherche est évidemment une grande nouvelle puisqu’en ayant recours à l’eau de mer, les navires peuvent fabriquer autant d’énergie qu’ils en consomment. Un excellent moyen d’accroître leur autonomie énergétique afin de rester plus longtemps en mer en étant plus doublement plus respectueux de l’environnement puisque ce système éviterait les marées noires.

Désormais, la prochaine étape va consister à mettre en pratique les fruits de cette recherche en conditions réelles. Si l’expérience s’avère concluante, elle pourrait ouvrir la voie à de nombreuses possibilités.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paris s’apprête à accueillir quatre forêts urbaines permanentes

La Ville prévoit de végétaliser 4 sites emblématiques : le parvis de l’Hôtel de Ville, celui de la gare de Lyon, la place derrière l’Opéra et une voie des Berges de Seine.

Vous crevez de chaud et rêvez d’embrasser un arbre ? Bonne nouvelle ! Après avoir créé près de 30 hectares de nouveaux espace verts, dont 28 nouvelles cours d’écoles “oasis”, Anne Hidalgo, l’actuelle maire très green-friendly de Paris, a décidé de planter dès cette année quatre “forêts urbaines” dans toute la capitale. “Les études vont démarrer très vite pour les forêts urbaines sur le parvis de l’Hôtel de Ville, près de l’Opéra Garnier ou de la gare de Lyon”, a-t-elle confié à nos confrères du Parisien.

Le projet s’inscrit dans une volonté politique très forte de “débitumer” 12,5 nouveaux hectares d’ici fin 2020. Make Paris Green Again, tel pourrait être le motto de celle qui déclenche aussi des controverses pour son engagement à pérenniser de nombreuses pistes cyclables, notamment celle de la rue de Rivoli. La maire réélue souhaite que ce deuxième mandat soir “celui de la végétalisation pour adapter la ville au changement climatique”.

Quatre Eden verdoyants en plein Paris !

À l’Hôtel de Ville, “des arbres seront plantés de part et d’autre du parvis”, peut-on lire sur le site de la Ville. “Derrière l’Opéra (rue Gluck et parvis entre l’Opéra et la place Diaghilev), la végétalisation sera réalisée de manière à respecter la vue historique sur le monument. Des arbres seront plantés en pleine terre”. Sur le parvis nord de la gare de Lyon, place Henry Frenay, “une petite forêt urbaine assurera le rafraîchissement” des voyageurs. Enfin, les Berges de Seine seront enherbées “sur l’une des deux voies”, pour créer “un aménagement pour la détente et les pique-nique”. L’autre voie devrait “rester goudronnée pour la circulation des véhicules d’urgence”.

 

 

© Hôtel de Ville / Projet de forêt urbaine devant l’Hôtel de Ville de Paris

© Hôtel de Ville / Projet de forêt urbaine devant l'Hôtel de Ville de Paris

 

 

 

 

 

 

Il capte l’eau et la chaleur : le premier parc “résilient” inauguré à Copenhague

Inaugurés fin 2015, le square Tåsinge Plads et son système de drainage des eaux intelligent permettent de préserver les habitants des îlots de chaleur et des inondations. Plus de 10 000 citoyens ont participé à la rénovation du quartier alentour.

Les sculptures et parterres de plantes du parc (Crédit : David Buchmann via Citiscope.org)

Les sculptures et parterres de plantes du parc (Crédit : David Buchmann via Citiscope.org)

 

 

À première vue, le square Tåsinge Plads n’est pas différent des autres parcs de Copenhague, au Danemark. Situé dans le quartier Saint Kjelds, on y trouve des fleurs sauvages et des arbres récemment plantés sur une petite colline. On y croise des couples, des enfants qui jouent et des femmes âgées assises à l’ombre de hautes sculptures qui évoquent des parapluies à l’envers.

Mais à y regarder de plus près, le parc comporte quelques traits de caractère bien à lui. À la demande la ville, en 2012, les architectes du cabinet Tredje Natur ont commencé à l’aménager de manière à l’intégrer au premier “quartier résilient au changement climatique”. En clair, il s’agissait d’adapter le parc aux aléas météorologiques, de le rendre capable de résister aux fortes chaleurs ou aux fortes pluies, par exemple.

Image de synthèse du parc (Crédit : klimakvarter.dk)

Image de synthèse du parc (Crédit : klimakvarter.dk)

En cas de forte pluie, des parterres de fleurs drainants et des cuvettes intégrées à des sculptures se remplissent d’eau. De quoi recueillir le surplus d’eau jusqu’à ce que la perturbation s’arrête. Une fois la pluie passée, l’eau récoltée permet d’arroser les plantations lorsque ces dernières le réclament. Le tout, grâce à un système intelligent qui dirige les eaux pluviales vers le bas, dans de grands réservoirs souterrains.

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Au-dessus de ces réservoirs, au sol, les concepteurs du parc ont installé des panneaux sur lesquels les enfants peuvent sauter. Quand ils le font, l’énergie cinétique délivrée provoque le déclenchement d’une pompe à eau souterraine, qui permet d’arroser les plantes avec l’eau stockée.

Mais ce n’est pas tout. Dans ce parc, le bitume est quasi inexistant, au profit de la verdure, ce qui réduit les effets d’îlot de chaleur urbains, qui rendent les villes irrespirables et sont souvent responsables d’une augmentation des précipitations. Accompagné du système de drainage d’eau, l’air du parc redevient ainsi plus pur et plus respirable.

 

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Ce projet n’est pas uniquement le fait d’un cabinet d’architecte. Plus de 10 000 personnes ont participé au réaménagement du parc et, plus largement, à l’espace urbain alentour, délaissé il y a encore trois ans. Le tout, à travers 170 initiatives organisées par des citoyens. Jardins communautaires, projets d’art et de rencontre… Le parc s’imbrique désormais dans un espace urbain “vert”. C’est l’ensemble du quartier Saint Kjelds que la municipalité de Copenhague, des architectes et des citoyens ont ainsi contribué à remodeler.

L’eau, une ressource pour améliorer la vie urbaine

D’autres projets comparables sont actuellement en cours au Danemark, faisant eux aussi appel à des systèmes de drainage de l’eau et de petits étangs la retenant jusqu’à ce qu’elle puisse être évacuée intelligemment. Des projets urbains inspirés d’une “Venise idéale”, où les canaux retiennent l’eau avant de la relâcher dans le port au moment voulu.

Pour Flemming Rafn Thomsen, fondateur du cabinet d’architectes Tredje Natur, “l’eau peut être utilisée comme une ressource pour améliorer la vie urbaine : à Copenhague, nous avons la vision d’une ville hybride, qui fusionne en bon équilibre avec la nature, la biologie urbaine et les êtres humains”.