The Beehive : cette climatisation écolo en argile fonctionne à l’eau

Cette entreprise indienne a eu l’idée de créer un ingénieux système de climatisation en argile qui ne nécessite que de l’eau pour rafraîchir l’air. Génial.

Depuis plusieurs années, l’Inde subit des vagues de chaleur de plus en plus meurtrières. Dans ce pays où la croissance exponentielle participe au réchauffement climatique, les systèmes de climatisation sont devenus légions afin de lutter contre les canicules. Ce qui n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Alors, des designers indiens ont inventé un système de climatisation écolo et accessible à tous.

Alors que le mercure bat de plus en plus de records de chaleur en Inde chaque année, les systèmes de rafraîchissements tels que la climatisation se sont imposés dans de nombreux foyers indiens. Le souci : ils sont non seulement très polluants mais ils nécessitent également d’avoir accès à l’électricité, ce dont beaucoup sont privés.

Source : Ant Studio

C’est pourquoi l’entreprise de design Ant Studio, située à New Delhi, a eu l’idée géniale de créer « The Beehive » (en français, la ruche) une structure en forme d’alvéoles capable de rafraîchir l’air ambiant sans nécessiter d’énergie, grâce à un ingénieux système à base d’argile et d’eau.

L’eau versée manuellement au sommet de la structure ruisselle sur les tubes d’argile et les imbibe de son humidité. L’air qui pénètre dans les tubes est alors rafraîchi, tout simplement.

Source : Ant Studio

Bien qu’encombrant, ce système reste néanmoins très prometteur afin de climatiser un espace de manière éco-responsable. Il ne reste plus qu’à adapter ces ruches d’argile pour qu’elles puissent rejoindre tous les foyers indiens, et même les habitations des personnes les plus pauvres.

Source : Ant Studio

Une idée géniale qui risque d’améliorer le quotidien de nombreux habitants en Asie, et qui mériterait de conquérir tous les continents.

 

 

 

Au camp climat de Bayonne, les militants préparent les actions de la rentrée

C’est une première : cette année, il n’y a pas un mais des Camps climat — une vingtaine à travers la France. Le premier a eu lieu à Bayonne du 20 au 26 juillet. Au programme : conférences, formations aux actions non-violentes et à la désobéissance civile et repas partagés.

  • Bayonne, Pays Basque (reportage)

Isa, cuisinière du week-end, mène ses troupes à la cuillère en bois dans une maison au bord de fleuve l’Adour. Afin de nourrir une quarantaine de personne matin, midi et soir, elle supervise la coupe de courgettes, d’oignons et de carottes en recrutant des mains désœuvrées entre deux ateliers de formation. Loin des mille participants de l’édition 2019, le camp climat version 2020 est devenu pluriel : ce n’est plus un, mais vingt «Camps climat régionaux» répartis sur tout le territoire français qui auront lieu cette année. Le premier se déroulait du 20 au 26 juillet à Bayonne, en Iparralde (Pays basque nord, côté français) et ouvrait la série de formations militantes organisées par les mouvements ANV-Cop21 et Alternatiba qui s’échelonnera jusqu’à mi-septembre.

Ce format à taille réduite offre un espace de convivialité que les grands formats nationaux des années précédentes avaient un peu perdu. Jon Palais, un des porte-parole d’Alternatiba et d’ANV-Cop 21, est venu assister à cette première session. «Si on avait continué à réunir mille participants, on aurait commencé à perdre en qualité», assure-t-il. Décentraliser le camp climat? L’idée était déjà lancée et devait aboutir à l’horizon 2021, mais la crise sanitaire a bousculé le calendrier et avancé d’un an le projet. Car il n’était pas question de renoncer à ce moment de rencontre qui se tient chaque été depuis 2016. Emmanuelle Tosini, militante à l’association environnementale basque Bizi!, détaille : «Il était primordial d’organiser le Camp climat. La crise sanitaire a montré l’urgence climatique et la nécessité de continuer à développer des alternatives.» La pandémie a certes chamboulé le programme, mais Jon Palais a pris cette contrainte comme un «test de résilience» même s’il regrette l’absence «d’un moment fédérateur où l’on sent qu’on fait partie de quelque chose en commun».

Le premier se déroulait fin juillet au Pays basque nord, côté français.

Durant ces six jours bayonnais, environ 150 participants ont assisté à des conférences, des ateliers ou des formations organisées par l’association Bizi!, relais local d’Alternatiba, autour des questions climatiques, de logements, des stratégies de lutte à mettre en place, notamment au niveau local… Une conférence se tenait chaque soir de la semaine sur une place publique de Bayonne; le weekend était consacré à des formations et des repas partagés, dans une ferme locale située dans un quartier résidentiel en-dehors du centre-ville. Léa est venue d’Ustaritz assister à la conférence du vendredi, et à la formation à l’action non-violente du samedi. Elle confie : «J’ai adoré être en petit comité, cela change des gros camps et j’ai trouvé les formations très riches.»

« J’ai été impressionnée par la finesse du discours, par exemple sur les questions énergétiques »

Dans la cour en gravier, les pneus des vélos crissent au rythme des arrivées et des départs. Beaucoup se connaissent et se saluent, le réseau militant habituel a fait le déplacement. Cependant, certaines têtes sont nouvelles. « On a beaucoup de nouvelles personnes qui découvrent Bizi ! se réjouit Emmanuelle Tosini. On a réussi à toucher un nouveau public. Certains voyaient ce qui se passait de l’extérieur et sont venus pousser la porte. » Noémie Caplet est de ceux-là, bayonnaise déjà impliquée dans les questions environnementales, elle suivait Bizi ! sur les réseaux sociaux sans avoir jamais franchi le pas de la rencontre. Après ce Camp climat, elle affirme que son adhésion « ne saurait tarder » : « J’ai été impressionnée par la finesse du discours, par exemple sur les questions énergétiques. De l’extérieur je voyais ce milieu avec des idées plus tranchées et moins contextualisées. » Conquise, elle a aussi participé aux formations du weekend autour des techniques d’actions non-violentes : « Cela a certifié le fait que les méthodes d’actions non-violentes et de désobéissance civile me parlent et que je pourrais en faire. » Sur les places publiques, des spectateurs improvisés se sont arrêtés pour assister aux conférences. Emmanuelle Tosini a le souvenir d’un soir sur la place Patxa où des voisins ont ouvert la fenêtre pour écouter la conférence « Imaginons un habitat juste et écologique en Iparralde » depuis leur appartement : « La crise sanitaire, et le fait d’être sur la place publique, dans un endroit voyant, ont attiré de nouvelles personnes. »

le samedi après-midi était consacré à une formation sur les méthodes de désobéissance civile et d’actions non-violentes.

Le samedi après-midi était consacré à une formation sur les méthodes de désobéissance civile et d’actions non-violentes à laquelle ont assisté Léa et Noémie. Réparti en deux groupes de sept, des participants doivent jouer le rôle d’un côté de partisans de l’extension d’un golf biarrot, de l’autre, de militants s’opposant à ces travaux et menant une action lors d’une réunion publique. Maïder Arosteguy, nouvelle édile de Biarritz, est campée impeccablement par une jeune femme qui énumère les avantages du golf : « Attractivité de la ville, rayonnement international… » Alors qu’un habitant de la ville réclame : « Je veux dix-huit trous sur mon golf ! », des militants écologistes font irruption en scandant : « Des légumes, pas de green ! », le tout sous les yeux d’Anthony et Romain qui encadrent la formation. Une première pour ces deux militants. L’équipe s’est récemment renouvelée : des membres historiques tels que Txetx Etcheverry, cofondateur du mouvement, se sont retirés de l’équipe d’animation pour laisser place à une génération plus jeune. Le Camp climat est l’occasion, pour les participants comme pour les animateurs de monter en compétence. « L’idée c’est de former tout le monde », confirme Emmanuelle Tosini, qui anime elle-même deux ateliers durant le week-end.

Autre objectif de ce camp climat : préparer les échéances de la rentrée.

Alors que la prise de conscience des enjeux climatiques s’est intensifiée ces dernières années, la pandémie est analysée comme un signe supplémentaire de l’urgence de changer radicalement nos modes de vie. Selon Jon Palais, « cela a démontré la vulnérabilité du système, son inadaptation à réagir aux crises. Ce moment a été révélateur : « Tout ça va entièrement dans notre sens : rien dans notre diagnostic n’est démenti, et personne n’a pu dire que les solutions qu’on proposait étaient mauvaises. Et en même temps tout s’aggrave. »

Autre objectif de ce camp climat : préparer les échéances de la rentrée. Car si le rapport de force sur les questions écologistes évolue, il est hors de question, pour les militants, de relâcher la pression. Un appel à marcher sur les aéroports a été lancé pour le 3 octobre et le Black Friday de fin novembre est déjà dans leur ligne de mire. Jon Palais détaille : « L’aviation et la surproduction sont des thématiques qui ont été reparamétrées avec le coronavirus. Les images d’avions cloués au sol et les remises en question des modes de consommation durant le coronavirus ont mis ces thèmes au cœur des débats. Il faut rester actif car cela ouvre de nouvelles opportunités. »
Au niveau local, Bizi ! a prévu de continuer à lutter pour les alternatives à la voiture, comme ils le font depuis des mois car les mobilités restent un point noir de la politique basque. Leur dernière action en date, la coorganisation d’une vélo-inauguration des coronapistes le 5 juillet dernier a réuni plus de 400 cyclistes.

Dans la lumière descendante d’un samedi soir d’été, des participants prennent l’apéro sur la terrasse de la haute maison de pierre. Les conversations vont bon train, et si on s’éloigne un peu de l’engagement, le fût de bière aidant, il n’est jamais bien loin. Toutes et tous sont persuadés de l’urgence, à l’image de Léa qui ne se voit pas ne rien faire, d’autant que « ce n’est pas maintenant qu’il faut agir, c’était hier »,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7 JOURS, 4 LIEUX, 100 INVITES

Grand festival ouvert à tous et ancré dans son territoire, AGIR POUR LE VIVANT crée un nouvel espace de réflexion et d’échanges au-delà des idéologies. Pendant une semaine, il conjugue les approches, croise les compétences et les propositions d’écrivains, de philosophes, de scientifiques, de jardiniers, de botanistes, d’agronomes, d’herboristes, d’entrepreneurs et de militants écologistes qui tentent de renouveler la grande histoire de la relation de l’homme avec la nature. Ils redéfinissent la place des fleuves dans le monde ; revendiquent des semences biologiques libres de droits et reproductibles ; militent pour la reconnaissance de l’herboristerie, pour une justice sociale et climatique ou pour une écologie décoloniale ; imaginent réensauvager l’humanité ; accompagnent la transition des entreprises, des territoires, expérimentent la résilience alimentaire ou osent redonner du sens à l’argent et parler de bonheur citoyen : tous nourriront conférences, débats, expositions, et projections de cette première édition.

"Avec Agir pour ,le Vivant, saisissons cette chance de transformer le monde en nous transformant nous-mêmes. Faire cause commune, nous rassembler, coordonner nos énergies, partager nos compétences, nos rêves, nos idées, nos enthousiasmes ! Penser/panser le monde qui vient."

Françoise Nyssen et Jean-Paul Capitani

https://www.agirpourlevivant.fr/programme-1

Cliquer pour accéder à 919860_e0475953c6324ff5a530624647982360.pdf

Le Méjan – La Croisière – L’Université Domaine du possible -Le Théâtre Antique

Au  moment  où  la  vie  sur  terre  est  en  danger,  alors  que  partout  dans  le  monde des voix se mobilisent et s’élèvent pour alerter, d’autres proposent de nouvelles manières de penser notre rapport à la nature, imaginent des solutions innovantes, de nouveaux modes de production.

Après le déploiement d’une plateforme en ligne et la parution de riches tribunes tout au long du printemps, AGIR POUR LE VIVANT s’installe à Arles du
24  au  30  août.  Un  rendez-vous  estival  incontournable  pour  remettre  le  vivant au cœur des débats et venir à la rencontre de celles et ceux qui imaginent le monde de demain.

7 JOURS, 4 LIEUX, 100 INVITÉS
Grand festival ouvert à tous et ancré dans son territoire, AGIR POUR LE VIVANT crée un nouvel espace de réflexion et d’échanges au-delà des idéologies.
Pendant une semaine, il conjugue les approches, croise les compétences et les propositions d’écrivains, de philosophes, de scientifiques, de jardiniers,
de botanistes, d’agronomes, d’herboristes, d’entrepreneurs et de militants écologistes qui tentent de renouveler la grande histoire de la relation de
l’homme avec la nature.
Ils redéfinissent la place des fleuves dans le monde ; revendiquent des semences biologiques libres de droits et reproductibles ; militent pour la reconnaissance de l’herboristerie, pour une justice sociale et climatique ou pour une écologie décoloniale ; imaginent réensauvager l’humanité ; accompagnent la transition des entreprises, des territoires, expérimentent la résilience alimentaire ou osent redonner du sens à l’argent et parler de bonheur citoyen : tous nourriront conférences, débats, expositions, et projections de cette première édition.

Près  d’une  centaine  de  personnalités  françaises  et  internationales  dont la   militante   féministe   et   altermondialiste   indienne   Vandana   Shiva
;  le botaniste Francis  Hallé,  le  réalisateur  et  militant  écologiste Cyril  Dion  ; Pierre  Rabhi, pionnier de l’agroécologie ; le sociologue et philosophe
Edgar Morin,  le  philosophe Baptiste  Morizot  ;  la  romancière  franco-canadienne Nancy  Huston  ;  le  philosophe Dominique  Bourg  ;  l’actrice  et  réalisatrice Coline Serreau ; la philosophe belge Vinciane Despret ; l’environnementaliste Isabelle Delannoy ; l’Eurodéputée écologiste Marie Toussaint ; le philosophe Bernard Stiegler.

Autant de rendez-vous qui invitent au partage d’expériences et au débat d’idées,  pour  transmettre  et  rendre  accessibles  les  connaissances  au public, pour faire émerger des solutions, initier des actions concrètes ici et maintenant, mais aussi pour contribuer ensemble à l’écriture d’une nouvelle alliance du vivant.

Agir pour le Vivant est organisé à l’initiative d’Actes Sud et de Comuna en partenariat
avec l’association du Méjan et l’Université Domaine du possible.
Ce projet a été rendu possible grâce aux soutiens de nombreux partenaires.

Nous souhaitons, ici, les remercier pour leur engagement pour le vivant :
La Banque des Territoires, Mirova ainsi que l’Office Français pour la Biodiversité,la Région Sud, BNP Paribas, la Compagnie Nationale du Rhône, le Groupe La Poste, Ténergie, le Fonds Epicurien, RTE, Saguez & Partners, Pure Ocean, La Fondation Yves Rocher, Faber Novel et la Fédération des Parcs naturels régionaux, le Parc naturel   régional des Alpilles, le Parc naturel régional de Camargue, Sparknews, le collectif  On est prêts, le collectif Notre affaire à tous, Pays d’Arles en transition, le PETR, laCCI du Pays d’Arles, les Cinémas le Méjan, la ville d’Arles, l’Office de Tourisme d’Arles,Imago TV

NFORMATIONS PRATIQUES
« AGIR POUR LE VIVANT »
https://www.agirpourlevivant.fr/
DU 24 AU 30 AOÛT DANS 4 LIEUX INCONTOURNABLES DE LA VILLE D’ARLES :
Le Méjan – La Croisière – L’Université Domaine du possible – Le Théâtre Antique
Réservation et billetterie sur le site
https://www.agirpourlevivant.fr/
Ouverture des inscriptions pour les soirées au Théâtre Antique le 20 août 2020 sur le site
https://www.rencontres-arles.com/

Le Méjan :
place Nina- Berberova, 13200 Arles

La Croisière :
65 boulevard Émile Combes, 13200 Arles

Le théatre antique :
8 Rue du Cloître, 13200 Arles

Université domaine du possible :
Route de la Volpelière, 13104 Arles

CONTACTS PRESSE
PIERRE LAPORTE COMMUNICATION
Pierre Laporte
Laurent Jourdren
Samira Chabri
Mélina Favarel
01.45.23.14.14
agirpourlevivant@pierre-laporte.com

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

150 ans de réchauffement climatique anthropique ont balayé 6.500 ans de refroidissement naturel

Des milliers de données écologiques, géochimiques et biophysiques, aussi bien marines que terrestres. Et quelques modèles statistiques. C’est ce dont les chercheurs auront eu besoin pour reconstruire les moyennes de températures sur Terre pendant l’Holocène. Leurs résultats suggèrent que les 150 dernières années de réchauffement climatique ont littéralement balayé 6.500 ans de refroidissement.

L’Holocène a commencé il y a environ 10.000 ans et des chercheurs de l’université de l’Arizona du nord (États-Unis) sont parvenus à reconstruire avec une précision inégalée, les variations de température moyenne que notre Terre a connues pendant cette époque géologique qui a succédé à la dernière période glaciaire. Ils révèlent un refroidissement global commencé il y a environ 6.500 ans.

« Des travaux antérieurs avaient déjà montré que notre Planète s’était naturellement et lentement refroidie au moins 1.000 ans avant le milieu du XIXe siècle. Notre étude permet de remonter ce phénomène un peu plus long dans le temps », explique Darrell Kaufman, auteur principal, dans un communiqué. Le tout reposant sur les données paléoclimatiques marines et terrestres les plus récentes, issues d’enregistrements réalisés sur près de 700 sites dans le monde et sur des analyses statistiques poussées.

Selon ces chercheurs, donc, il y a 6.500 ans, notre Terre connaissait un pic de chaleur avec des températures moyennes supérieures de 0,7 °C à celles enregistrées au milieu du XIXe siècle. Tous les 1.000 ans, elle a ensuite subi un refroidissement d’environ 0,1 °C. Un refroidissement que les paléoclimatologues attribuent aux cycles lents dans l’orbite de notre Planète qui ont réduit la quantité de soleil reçue par l’hémisphère Nord en été.

Pour reconstruire les variations de température moyenne au cours de l’Holocène, les chercheurs de l’Arizona du nord (États-Unis) se sont appuyés sur de nombreuses données différentes. D’où la robustesse de leurs résultats. © Université de l’Arizona du nord

Mieux projeter le climat du futur

Depuis le milieu du XIXe siècle, un nouveau réchauffement climatique est en cours. Anthropique, celui-ci. Les températures moyennes ont déjà grimpé d’environ 1 °C, effaçant donc totalement les effets de ce refroidissement de 6.500 ans et suggérant que la décennie 2010-2019 a été la plus chaude des décennies de la période postglaciaire que nous vivons. Même si la reconstruction des chercheurs de l’université de l’Arizona du nord ne résout pas les décennies.

Pour retrouver de telles températures, il faut remonter à 125.000 ans

« Pour retrouver de telles températures, il est possible qu’il faille remonter jusqu’à avant la dernière période glaciaire, soit il y a environ 125.000 ans. Le niveau de la mer était alors de trois mètres plus haut qu’il ne l’est aujourd’hui », commente Darrell Kaufman.

« L’étude des modèles de changements de température naturels dans l’espace et le temps nous aide à comprendre et quantifier les processus qui causent les changements climatiques », explique de son côté Cody Routson, également impliqué dans l’étude. « Notre climat futur dépendra largement de l’influence des facteurs humains, en particulier de l’accumulation des gaz à effet de serre. Il sera également influencé par des facteurs naturels et il sera compliqué par la variabilité naturelle au sein du système climatique. Les projections du changement climatique à venir seront améliorées par une meilleure prise en compte des facteurs anthropiques et naturels. »

 

 

 

 

 

 

 

Nous nous dirigeons vers un réchauffement climatique de +2,5 °C à +4 °C

De quoi notre avenir climatique sera-t-il fait ? La question est de plus en plus brûlante. Et quarante ans après la publication d’une première fourchette de températures, des chercheurs apportent aujourd’hui enfin quelques précisions. Mauvaise nouvelle : les connaissances les plus récentes nous prévoient un réchauffement plus chaud que l’espéraient les climatologues.

Depuis le début de l’ère industrielle, la Terre s’est réchauffée de +1,2 °C. En cause : les émissions de gaz à effet de serre par les activités humaines. Au rythme actuel de ces émissions, les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans notre atmosphère seront doublés — par rapport à leur niveau préindustriel — d’ici 60 à 80 ans. Et alors, de combien devons-nous nous attendre à ce que notre Planète se réchauffe ?

Quarante ans que la question a été posée pour la première fois par le Conseil national de recherche des États-Unis (NRC). Et quarante ans que les climatologues y apportent une réponse trop vague pour être satisfaisante : de +1,5 à +4,5 °C. Une fourchette qui, à une extrémité, nous demandera simplement quelques adaptations à ce réchauffement climatique et à l’autre, nous conduira à la catastrophe.

Aujourd’hui enfin, des spécialistes du Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP) sont parvenus à préciser les choses. Se basant à la fois sur les tendances du réchauffement que nous vivons fournies par des données satellites notamment, sur les dernières connaissances des effets de rétroaction, sur les modèles les plus récents et sur l’étude détaillée du climat passé, ils annoncent qu’avec une telle augmentation des niveaux de CO2 dans l’atmosphère, nous devons nous attendre à un réchauffement climatique compris entre +2,3 à +4,5 °C.

La coopération internationale comme seule solution

Ainsi, selon ces chercheurs, les chances pour que les températures augmentent de moins de 2 °C ne sont que de 5 %. Pour cela, il faudrait que les scientifiques soient embarqués sur plusieurs mauvaises pistes, des pistes non liées comme un comportement inattendu des nuages et des modèles de réchauffement des océans. Et, mauvaise nouvelle supplémentaire, le risque pour que les températures augmentent de plus de +4,5 °C reste, lui, compris entre 6 à 18 %.

Une estimation plus directe conclut, quant à elle, à une fourchette plus précise encore allant de +2,6 à +3,9 °C. Globalement, « nos estimations rendent improbable le fait que la sensibilité du climat se situe à l’extrémité inférieure de la fourchette et confirment plutôt l’extrémité supérieure », constate Gabi Hegerl, chercheur à l’université d’Édimbourg (Écosse) dans un communiqué du WCRP.

Une part importante du travail des chercheurs a consisté à s’assurer de l’indépendance des preuves recueillies. « Comme si vous considériez la version mathématique d’une tentative de déterminer si un témoin d’un crime a été ou non influencé en entendant l’histoire d’un autre témoin », explique Steven Sherwood, chercheur à l’université de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie). De quoi consolider leurs résultats.

« Ces résultats témoignent de l’importance de la recherche interdisciplinaire et soulignent parfaitement comment la coopération internationale peut résoudre nos problèmes les plus épineux, déclare le professeur Eelco Rohling, de l’université nationale australienne. Si les décideurs peuvent trouver le même objectif et le même esprit de coopération, cela nous donnera l’espoir de pouvoir éviter le pire ».

Les Camps Climat régionaux débutent cette semaine !

Cette année, le Camp Climat organisé par Alternatiba, Action Non Violente COP-21 et Les Amis de la Terre se réinvente. En quelques mois seulement, une vingtaine de territoires se sont lancés dans l’organisation de Camps Climat régionaux, sous un nouveau format, pour permettre à des milliers de personnes de passer à l’action en les formant à la mobilisation pour la justice climatique et sociale dans le respect des consignes sanitaires. Les premiers Camps Climat régionaux ont lieu cette semaine.

Accélérer les mobilisations face à l’urgence climatique et sociale

Pour permettre au mouvement climat de monter en puissance tout en respectant les consignes sanitaires, le réseau d’Alternatiba, Action Non-Violente COP21 et des Amis de la Terre travaille depuis quelques mois à réadapter le format du Camp Climat qui avait réuni 1000 personnes à Kingersheim en août 2019. C’est pourquoi, cet été, 20 Camps Climat régionaux seront organisés partout sur le territoire afin de préparer les futures mobilisations pour le climat et la justice sociale.

Pays Basque Nord et Rhône & Saône : les premiers Camps Climat régionaux auront lieu cette semaine

Le premier Camp Climat régional démarre ce lundi 20 juillet au Pays Basque Nord, et se déroulera jusqu’au 26 juillet. Au programme, des formations sur le changement climatique, la stratégie radicalo-pragmatique, l’habitat, la communication, la désobéissance civile non-violente, ou encore l’animation de réunions efficaces. “Ce Camp Climat a été conçu par le mouvement écologiste basque Bizi! dans l’objectif de recruter et de former de nouvelles forces vives, ainsi que de permettre aux militants et militantes actuels de monter en compétences, pour préparer, ensemble, les mobilisations de la rentrée. La dégradation de la biodiversité, le changement climatique et la crise sanitaire du coronavirus nous imposent plus que jamais d’agir concrètement sur nos territoires. C’est un changement global et systémique que nous devons mettre en place. Repenser le commun et reprendre possession de nos vies.” déclare Emmanuelle Tosini, porte-parole de Bizi!

Ensuite, le Camp Climat Rhône & Saône prendra la relève du 25 au 29 juillet. “Cinq jours pour se former avec les groupes de Lyon, de la Vallée de l’Arve, de Vienne, Villefranche et Bourg-en-Bresse. Le but : partager nos expériences terrain, la séquence des Municipales, nos combats autour de la Pollution de l’air, nos actions de résistance comme celle de l’A45 ou d’Amazon que nous ne voulons pas voir sur notre territoire. Apprendre, échanger, fêter nos victoires et continuer de se former pour former à la rentrée d’autres militant-es Climat et Justice Sociale et ainsi être prêt-es à monter au front. Le Camp Climat Rhône & Saône promet déjà d’être un temps fort et intense qui colle au réel de notre territoire et de ce qu’est capable, d’inventer, d’organiser aujourd’hui la Génération Climat.” explique Sylvine Bouffaron, porte-parole d’Alternatiba ANV Rhône

Puis s’en suivront dès août les Camps Climat de Nevers, Besançon, Toulouse, Lille, Nantes, Strasbourg, Touraine, PACA, Nancy, Paris/IdF, Auvergne, Essonne, Hérault, Marseille, Saint-Étienne, Le Mans, Grenoble.

Le site officiel des Camps Climat régionaux 2020 : campclimat.eu

Voici la liste des Camps Climat régionaux :

  • 20 au 26 juillet : Camp Climat Pays Basque Nord – Iparralde
  • 25 au 29 juillet : Camp Climat Rhône & Saône
  • 7 au 9 août : Camp Climat Nevers
  • 19 au 23 août : Camp Climat Besançon + Camp Climat Toulouse
  • 19 au 25 août : Camp Climat Rennes
  • 20 au 23 août : Camp Climat Nantes +  Camp Climat Strasbourg + Camp Climat Touraine + Camp Climat Nord
  • 21 au 23 août : Camp Climat PACA
  • 22 au 29 août : Camp Climat Nancy
  • 27 au 30 août : Camp Climat Paris-IDF
  • 28 au 30 août : Camp Climat Marseille, Camp Climat Hérault, Camp Climat Auvergne, Camp Climat Essonne
  • 29 août : Camp Climat St Etienne
  • 4 au 6 septembre : Université DéTerre Le Mans
  • 25 au 27 septembre : Camp Climat Grenoble

Le 3 octobre, marchons sur les aéroports !

« Utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non », clament les auteurs de cette tribune. Ils appellent donc, le samedi 3 octobre, à « marcher sur les aéroports », dans des cortèges familiaux et non-violents, à pied ou à vélo.

Action non violente-COP21 (ANVCOP21) et Alternatiba sont des mouvements citoyens pour le climat et la justice sociale, qui ont recours à des actions non violentes de désobéissance civile.


Le samedi 3 octobre, nous marcherons sur les aéroports, avec détermination et non-violence, pour la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur, en solidarité avec les salarié.es qui subissent une crise sociale due à des mauvais choix politiques.

La crise du Covid-19 a cloué les avions au sol comme jamais auparavant. Cette situation, nécessaire pour stopper la propagation du virus, a provoqué un terrible choc pour tout le secteur aéronautique et ses employé.es.

Le gouvernement français a accordé des milliards d’euros pour relancer ce secteur, mais sans la moindre condition ambitieuse pour protéger le climat et l’emploi. Malgré leur échec à respecter leurs engagements écologiques, déjà insuffisants, les dirigeants du pays et ceux des grandes entreprises aéronautiques s’autorisent ainsi à continuer leur course effrénée vers le chaos climatique et social. Le transport aérien est déjà à l’origine d’au moins 5% du réchauffement climatique mondial, autant qu’un pays comme l’Allemagne, et espère croître encore.

Les directions des entreprises de l’aéronautique, notamment Air France et Airbus, annoncent déjà la suppression de milliers d’emplois, malgré le soutien massif de l’État. En misant sur une croissance infinie du trafic et sur d’hypothétiques innovations technologiques, ces dirigeants mettent en péril à la fois la situation des salarié·es et notre écosystème, et ce avec la complicité des responsables politiques.

Réduire le trafic et reconvertir les emplois

La période de confinement a montré que les pouvoirs publics sont capables de diminuer rapidement et drastiquement le trafic aérien si les conditions l’exigent. Or le dérèglement climatique est un péril encore plus grave que l’actuelle crise sanitaire. Relancer l’aviation et laisser dépérir les transports bas carbone comme le train sont deux erreurs politiques aux conséquences dramatiques.

Aussi, nous l’affirmons clairement : utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non. Laisser croire qu’une aviation écologiquement responsable est possible dans les prochaines décennies, c’est non. Risquer l’avenir de l’ensemble des salarié·es du secteur aéronautique, c’est non.

En revanche, c’est un grand oui pour soutenir les travailleuses et travailleurs de l’aéronautique, pour organiser avec elles et eux la reconversion de cette industrie vers des transports décarbonés, pour prendre en compte les riverain·es qui subissent les nuisances de l’aviation et pour repenser collectivement, à l’échelle de la société, nos besoins en déplacement.

Relancer l’aviation et laisser dépérir les transports bas carbone comme le train sont deux erreurs politiques aux conséquences dramatiques.

Pour notre avenir à toutes et à tous, nous marcherons sur les aéroports

Nous avons une occasion historique de faire le bon choix. Les pistes de mesures sont nombreuses :
- fermer les liaisons intérieures qui sont réalisables en train;
- abandonner les projets d’extension d’aéroports;
- taxer le kérosène
- garantir l’emploi des travailleuses et travailleurs et accompagner la reconversion de ce secteur;
- réorienter les subventions publiques (notamment les actuelles subventions aux aéroports régionaux déficitaires et aux compagnies low-cost) vers le développement des alternatives, notamment le train comme le souhaitent 81% des Français·es

Or, ce n’est pas le choix que fait notre gouvernement. Alors, faisons entendre notre voix : le samedi 3 octobre, marchons sur les aéroports! Dans des cortèges colorés et déterminés, familiaux et non-violents, à pied, à vélo, nous marcherons sur les aéroports des grandes villes, sur les aéroports régionaux, sur les aéroports de jets privés. Le trafic en sera grandement perturbé, aussi nous l’annonçons dès aujourd’hui pour que chacun·e prenne ses dispositions et ne prévoie pas de vol ce jour-là.

Cette journée blanche sera l’occasion de faire passer notre message : nous ne voulons pas subir les conséquences dramatiques de l’inaction climatique, nous voulons préserver la santé de toutes et tous, les conditions de vie des générations présentes et futures. Choisissons dès maintenant la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur!

Pour soutenir l’appel, rendez-vous sur le site d’Alternatiba.

Au Danemark, un supermarché de produits périmés contre le gaspillage

En février 2016, les Danois ont vu s’ouvrir à Copenhague le tout premier magasin de produits périmés du pays. Unique en son genre, Wefood fait la chasse au gaspillage et le plein de clients soucieux de dépenser moins et de protéger la planète.

Sur l’île d’Amager, à Copenhague, les bénévoles de Wefood s’affairent dans le magasin avant l’ouverture prévue à 15 heures. Fruits, légumes, produits surgelés, boissons et aliments secs : il leur reste quelques minutes pour tout mettre en rayons. Dans ce supermarché pas comme les autres, seuls des produits périmés, qui étaient destinés à la poubelle sont proposés à la vente. Il s’agit de produits dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée, l’emballage endommagé… Encore tout à fait consommables, ils sont récupérés gratuitement auprès d’enseignes classiques et revendus entre 30 et 50 % moins cher. À l’exception de fruits et de légumes, Wefood vend essentiellement des denrées sèches. Certains aliments, comme le pain, sont même donnés aux clients.

Après son lancement en février 2016, le concept n’a pas mis longtemps à séduire : « Beaucoup de gens sont intéressés par ce genre d’initiative : les retraités, les étudiants, les personnes les plus démunies, mais aussi les plus aisées ! », explique René Olsen, cuisinier de profession. À côté de son travail, il prend le temps de venir aider ici bénévolement cinq heures par semaine. « Il y a une ambiance agréable entre les bénévoles et j’aime l’idée de participer à une bonne cause. Cela me détend et me permet de rencontrer du monde », confie-t-il. Au total, ce sont quatre-vingts bénévoles qui font tourner le magasin d’Amager. « Wefood est unique, car il ne s’adresse pas seulement aux faibles revenus et aux sans-abri, mais à tous les consommateurs préoccupés par la quantité de déchets alimentaires produits par ce pays », assure Sofie Møller Wulff, chargée de communication pour l’organisation non gouvernementale DanChurchAid, à l’origine du projet.

Moins 25 % de déchets alimentaires !

Au Danemark, comme en France d’ailleurs, vendre des produits périmés est légal si l’étiquette indique clairement la date de durabilité minimale – qui assure la qualité gustative et nutritionnelle du produit. En revanche, il est interdit de commercialiser des aliments ayant une date limite de consommation (DLC) dépassée, car ils présentent des risques sanitaires. Mais, en général, les supermarchés de la ville préfèrent ne pas proposer de produits dont la DDM est dépassée, même de quelques jours. « Nous collaborons avec des enseignes qui ne veulent plus vendre ces produits. C’est une question d’image. Elles ne souhaitent pas prendre le risque de “dégoûter” les consommateurs », explique Sofie.

Pourtant, au Danemark, le gaspillage est devenu un sujet de réflexion majeur1 et les initiatives de réduction des déchets fleurissent : sensibilisation dans les écoles, développement d’une application mobile (To Good To Go) qui met en relation restaurateurs et consommateurs pour que ces derniers puissent récupérer des plats prêts à partir à la poubelle, mise en place de stratégies de réduction des déchets dans les restaurants et les hôpitaux… En réduisant de 25 % ses déchets alimentaires entre 2010 et 2015, le pays est devenu un modèle en la matière !

Un magasin pour dépenser moins et protéger la planète

Au-delà des économies qu’ils réalisent, les clients viennent ici pour lutter contre le gaspillage alimentaire : « Il est totalement aberrant de jeter de la nourriture. Il faut agir ! », confie Sara, une habituée des lieux. « Je viens très régulièrement. Si je devais résumer l’esprit du supermarché en un mot, ce serait “social” ou “communauté”. Tout le monde est le bienvenu ! Si je préfère acheter mes aliments ici plutôt qu’ailleurs, c’est à la fois pour soutenir une bonne cause, payer moins cher et parce que je me soucie de l’environnement et de mon empreinte carbone », ajoute-t-elle.

Wefood, c’est aussi une initiative citoyenne : le supermarché a en effet vu le jour suite à une campagne de financement participatif. « Nous avons récolté un million de couronnes danoises [environ 135 000 euros] grâce au crowdfunding et 500 000 de la part de la Roskilde Foundation. Nous ne nous attendions pas à un tel engouement ! », se rappelle Sofie, le sourire aux lèvres.

Initialement prévu à Nørrebro, quartier étudiant branché de Copenhague, Wefood s’est finalement installé sur l’île d’Amager, hors du centre-ville, en raison des loyers plus abordables. Après un an d’existence, ce supermarché social est déjà une véritable petite entreprise solide qui ne connaît pas de problèmes financiers. En moins d’un an, Wefood a dégagé un bénéfice de plus de 880 000 couronnes danoises (environ 118 000 euros). On peut même parler de succès : « Nous travaillons avec des bénévoles plus qu’enthousiastes, les gens se déplacent en nombre pour acheter chez nous et nous avons énormément de fans sur Facebook, près de 50 000 », explique Sofie. « Durant les deux premiers mois d’ouverture, nous avons servi plus de 10 000 clients et réalisé un chiffre d’affaires de 250 000 couronnes danoises [plus de 33 000 euros]. »

Pour aller récupérer des petites quantités d’aliments, les bénévoles utilisent le vélo Wefood à la place du camion. Il est équipé d’un mini-frigo pour le transport des surgelés. / ©Pascale SuryPour aller récupérer des petites quantités d’aliments, les bénévoles utilisent le vélo Wefood à la place du camion. Il est équipé
d’un mini-frigo pour le transport des surgelés.

Une démarche globale de développement durable

Si l’association luthérienne DanChurchAid a créé Wefood, c’est à la fois pour combattre le gaspillage alimentaire au Danemark, mais également pour lutter contre la faim dans le monde. En achetant ces produits périmés chez Wefood, le consommateur fait à la fois une action écologique et humanitaire. Selon le rapport 2015 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 795 millions de personnes souffrent de sous-alimentation dans le monde alors que, chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées, soit un tiers de la production alimentaire destinée à la consommation humaine. DanChurchAid entend agir en consacrant les bénéfices de Wefood à des pays en voie de développement comme l’Éthiopie, le Soudan du Sud et le Bangladesh, notamment en leur apportant de l’aide d’urgence et en soutenant des projets agro-écologiques.

Preuve de l’engouement que génère Wefood, une nouvelle enseigne a ouvert ses portes en novembre 2016 à Copenhague et un troisième magasin est annoncé à Aarhus, la deuxième ville du pays, au printemps 2017. Sofie est confiante : « Nous sommes certains de récolter assez de fonds pour continuer notre projet. Nous n’avons que des échos positifs et le futur ne peut se construire qu’en réduisant jour après jour le gaspillage alimentaire et notre impact écologique. »

Par Pascale Sury


1 Selon le Conseil danois de l’agriculture et de l’alimentation (Danish Agriculture & Food Council), le pays jette 700 000 tonnes de nourriture chaque année pour une population de moins de 6 millions d’habitants.

 

Trois plateformes pour louer ses vêtements

Les soldes ont commencé il y a quelques jours et comme chaque année, beaucoup de vêtements achetés ne seront pas, ou peu portés. La surconsommation et la frénésie entourant cette période est souvent pointée du doigt, et plus encore, son effet néfaste sur l’environnement. Pour ceux qui veulent s’habiller de manière plus responsable sans passer par la case achat, des plateformes permettent de louer des vêtements sans engagement.

La mode générerait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. Ce qui en fait l’une des industries les plus polluantes au monde. En plus de la pollution liée à la fabrication des vêtements (émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau et polluants chimiques), quatre millions de tonnes de textiles seraient jetés tous les ans en Europe. Parmi eux, 80 % partiraient à la poubelle dans les ordures ménagères. Un désastre écologique que soulignait l’ADEME, l’Agence de la transition écologique, en 2018 (infographie en lien direct ici). La location de vêtements apparaît dans ce contexte comme une solution de consommation plus responsable.

Les Apprêtés : location de vêtements éco-responsables et made in France

La plateforme Les Apprêtés permet de louer ses vêtements au mois avec un système d’abonnement. Pour des prix allant de 59 à 109 euros par mois, un nombre de crédits est donné en fonction de l’abonnement, et la box peut-être composée selon le catalogue et les envies, ou bien être confectionnée par les équipes. Le site Internet permet de louer des vêtements et accessoires à la fois pour les femmes et les hommes. L’accent est mis sur la mode éthique avec des matières naturelles, recyclées, d’origines biologiques, solidaires ou encore végan. Le made in France est aussi très présent. Y sont recensées plus de 21 marques sont sur le site dont Good Krama, La Gentle factory ou encore Montlimart. La plateforme prend en charge le nettoyage des articles et tout peut être porté autant de fois que souhaité dans le mois. Si les vêtements plaisent, il est possible de les acheter. Les livraisons sont également responsables, elles ne sont possibles qu’en points relais en France, Belgique et Luxembourg, ce qui évite le transport porte à porte.

Le Closet : louer avec les services de stylistes

En s’enregistrant sur le site Le Closet, plateforme réservée aux femmes et à la maternité, il est demandé de définir son style et de préciser ses mensurations. Une sélection est ensuite proposée, que l’on peut accepter ou refuser, pour choisir soi-même ses articles. Ici encore, un système de box est utilisé. L’abonnement mensuel varie entre 39 et 69 euros. Plusieurs box peuvent être livrées dans le mois, mais il faut avoir rendu la précédente pour pouvoir en recevoir une autre. L’achat des produits est possible. Les box contiennent au minimum deux vêtements et un accessoire. De nombreuses marques figures dans le catalogue et les françaises sont privilégiées. Il n’y a pas de frais supplémentaires pour le transport et le nettoyage. Pour l’envoi des produits, la plateforme a fabriqué des pochettes éco-responsables et réutilisables à base de carton. “Nos emballages éco-responsables ont été pensés pour économiser jusqu’à 200 tonnes de déchets d’envoi” souligne le site.

Le Grand dressing : Du sur-mesure pour les hommes

La plateforme Le Grand dressing est spécialisée dans la location de vêtements pour hommes. Différentes offres sont proposées de 39.90 à 129.90 euros par mois allant de un à quatre tenues (entre 3 à 12 pièces et 1 à 4 accessoires). Plus de 40 marques sont recensées sur le site. Les habits sont sélectionnés en fonction des goûts et des envies grâce à un questionnaire, et il est possible d’appeler directement son “styliste” pour des conseils. Plus de 25 marques sont partenaires et ont été choisies pour leur qualité et engagements éco-responsable. Les sélections peuvent être portées un mois, il faut ensuite les renvoyer. L’achat de vêtements est aussi possible. La livraison peut se faire à domicile ou au bureau et le retour en points relais, en bureau de poste ou par boîte aux lettres.

La police de l’environnement part à la rencontre des touristes cet été

 

Pour les vacances d’été, l’Office français de la biodiversité lance une campagne de sensibilisation auprès des Français qui renouent petit à petit avec les espaces verts. Après des mois de confinement, la nature avait commencé à reprendre possession de certains espaces. L’objectif est  de préserver la biodiversité sans trop exercer de pression sur les milieux naturels.

En cette période de vacances où les Français ne peuvent se déplacer bien loin, beaucoup ont privilégié des destinations en France. Des séjours dans l’Hexagone au contact des espaces verts ou urbains, dans lesquels la cohabitation avec la faune et la flore peut parfois s’avérer compliquée. Pour sensibiliser le public, l’Office français de la biodiversité (OFB) – né en janvier 2020 de la fusion entre les agents de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage – est en pleine campagne de sensibilisation. Depuis le 6 juillet et jusqu’à la fin de l’été, plus de 1800 agents dits “inspecteurs de l’environnement” sont mobilisés.

Toutes les régions de France concernées

En France métropolitaine, en Corse et en en Outre-mer, la police de l’environnement va à la rencontre des touristes sur différents sites pour leur rappeler les gestes nécessaires au respect de la biodiversité, et ceux à adopter. 16 sites ont été sélectionnés. La forêt de Fontainebleau en Île-de-France pour prévenir contre les incendies et préserver les sols, le golfe du Morbihan en Bretagne avec l’objectif d’assurer la préservation de la biodiversité marine et terrestre et de sensibiliser à l’éco-navigation, la protection des zones de nidification ou la pêche à pied, ou encore par exemple la Martinique, pour le respect du littoral et des coraux. Pour l’Office français de la biodiversité qui dispose de directions régionales et départementales, “l’idée est de couvrir tous les milieux” et d’atteindre le plus de monde.

Des visuels ludiques et pédagogiques en ligne

Pour accompagner les personnes rencontrées, la plateforme Agir pour la biodiversité mise en place par l’OFB répertorie les bons gestes avec des visuels sur lesquels on peut notamment lire : ” Sur terre ou en mer, je ne dérange pas les animaux“, “Je signale les animaux blessés ou en difficulté” ou encore “Je pratique l’éco-tourisme lorsque j’en ai l’occasion”. Des gestes à effectuer durant l’année sont également suggérés  : “J’encourage mon entreprise à agir pour la biodiversité” et “J’encourage ma collectivité à devenir ‘Territoire Engagé pour la Nature’ “. Des messages vont aussi être diffusés dans la Presse Quotidienne Régionale et dans des spots radio.

Des sanctions pour ceux qui ne respectent pas la nature

Si les inspecteurs font de la sensibilisation,ils sont également habilités à verbaliser et peuvent distribuer des amendes à tous ceux qui portent atteinte à la biodiversité. Cela va de la pollution des cours d’eau à l’arrachage de haies sur certaines périodes (le Code de l’Environnement répertorie l’ensemble des règlements, lois, et sanctions relatives à l’environnement à respecter en France). Des verbalisations ont déjà eu lieu depuis début juillet. “Nous pouvons être confrontés à des personnes qui enfreignent la législation et ne sont pas sensibles à cette sensibilisation, il est nécessaire de les verbaliser”, souligne l’Office. Et si cette campagne de sensibilisation spécifique s’étend sur la période estivale uniquement, la sensibilisation fait partie du travail des inspecteurs de l’environnement tout au long de l’année, tout comme la gestion des espaces protégés.