Ce voilier vient d’effectuer l’un des plus gros nettoyages de plastique en mer de l’histoire

Ce voilier vient d’effectuer l’un des plus gros nettoyages de plastique en mer de l’histoire

Cette expédition organisée par l’ONG Ocean Voyages Institute, s’est déroulée au cœur du “continent de plastique” : l’océan Pacifique.

Photo : Brut

La mission Ocean Voyages Institute vient de battre un triste record. Lors de la dernière expédition, l’équipage a ramassé une centaine de tonnes de déchets en mer. Un constat tout simplement alarmant. 

C’est une première historique : le 23 juin 2020, le navire de récupération de plastique marin a sorti de l’eau 103 tonnes de déchets. Ces détritus néfastes pour l’environnement ont été ramassés en seulement quarante-huit jours, dans la zone appelée Great Pacific Garbage Patch, située dans le Pacifique nord. Selon Ocean Voyage Institute, ce chiffre inquiétant est le double des résultats de l’année dernière.

Pour repérer cette gigantesque concentration en plastique, différentes techniques ont été utilisées : l’observation depuis la vigie du voilier, des drones, ainsi qu’un traceur GPS très performant. Lors de ce voyage, l’équipage a également découvert des tortues, poissons, et thons géants morts gisant dans les filets. Autrement dit, une mer sans vie.

Ces plastiques seront ensuite recyclés puis transformés en carburant, en panneaux isolants, ainsi qu’en différents matériaux de construction. On considère que le « continent de plastique » mesurerait aujourd’hui plus de deux fois la taille du Texas. Une réalité affligeante.

VIDÉO. Ce voilier vient d’effectuer l’un des plus gros nettoyages de plastique en mer de l’histoire

 

 

 

 

Ce skipper prend le large en solitaire afin de récolter les microplastiques

Ce skipper prend le large en solitaire afin de récolter les microplastiques

A la barre de son monocoque, Fabrice Amedeo se prépare à reprendre le large en solitaire. Mais ses prochaines courses ne seront pas que sportives: il récoltera des microplastiques pour des scientifiques avides d’informations sur la pollution de zones maritimes reculées.

Comme quelques autres skippers, l’ancien journaliste participe déjà à des campagnes de mesures du CO2 ou de la température de l’eau. Mais pour le prochain Vendée Globe, qui devrait partir des Sables-d’Olonne le 8 novembre, son Imoca “Newrest – Arts et fenêtres” a été équipé d’un capteur plus original: l’eau de mer sera pompée par la quille avant de traverser trois filtres de 300, 100 et 30 microns pour emprisonner les microplastiques.

Des filtres que le skipper devra changer toutes les 12 heures et stocker pendant les quelque 85 jours estimés de sa course en solitaire autour du monde. “C’est un vrai travail”, explique-t-il à l’AFP. Le capteur avec les filtres en acier doivent “peser une cinquantaine de kilos alors qu’on essaie tout le temps sur nos bateaux de gagner du poids”.

Et par moment, “je vais être dédié à autre chose qu’à la compétition donc c’est vrai que ça a un impact, mais je trouve que ça en vaut vraiment la peine”, poursuit cet “amoureux des océans” qui voulait “s’engager pour l’environnement” et “naviguer utilement pour la science”.

A quelques jours du départ samedi du Vendée-Arctique-Sables d’Olonne, répétition générale au dispositif avant le Vendée Globe, la quinzaine de chercheurs impliqués dans le projet ont partagé un moment à bord du monocoque de 60 pieds à la Trinité-sur-mer. “Ce n’est pas courant”, commente Thierry Reynaud, chercheur de l’Ifremer, disant son “respect” pour ces marins qui s’engagent pour la planète.

“Je suis passionné de voile, alors toucher un Imoca c’est comme toucher un pur-sang”, s’enthousiasme-t-il, sans oublier pour autant l’importance du projet dont il attend de nouvelles données de température et de salinité. Des bateaux cargos sont équipés de capteurs depuis très longtemps pour épauler la recherche scientifique sur ces sujets. Mais “les voiliers sont moins intrusifs sur le plan environnemental et ils vont dans des régions où les navires marchands ne vont pas”, insiste Thierry Reynaud.

Zones “vierges”

L’intérêt est aussi grand pour les microplastiques. De nombreuses études ont recensé leur présence dans des organismes vivants aux quatre coins des océans, jusqu’au fond de la fosse des Mariannes, la plus profonde connue.

Mais les chercheurs espèrent en apprendre davantage sur les zones où se concentrent ces particules issues de la dégradation des quelque 8 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans l’océan. Certaines régions ont déjà été en partie étudiées par des expéditions dédiées, comme la fameuse “grande zone d’ordures du Pacifique“.

Mais il existe “des zones presque vierges de données”, comme en Arctique, et dans l’hémisphère sud “on a un manque de données flagrant”, notamment dans l’Océan indien et l’Atlantique sud, souligne Christophe Maes, océanographe physicien à l’Institut de recherche pour le développement.

“Ces grandes courses vont nous permettre d’avoir presque comme une photographie instantanée de l’ensemble de la circulation” des plastiques, et d’en apprendre ainsi plus sur les courants océaniques qui les transportent, poursuit-il.

Avant toute cartographie, d’autres laboratoires devront analyser les dizaines d’échantillons récoltés. “Malheureusement ça se fait à la main”, raconte en souriant Catherine Dreanno, de l’Ifremer: une demi-journée pour chaque échantillon. Polystyrène, polyamide, polyéthylène… Le but est d'”identifier les grandes catégories de plastique” et de les quantifier.

Jérôme Cachot, écotoxicologue aquatique à l’université de Bordeaux, se penchera lui sur les polluants, chimiques ou métaux. “Les plastiques fixent les polluants de la colonne d’eau et leur servent de véhicule, c’est un bon dosimètre de la qualité de l’eau”, explique-t-il.

Quel que soit le domaine d’étude, l’installation de capteurs sur des voiliers de course sillonnant des régions peu fréquentées est un atout, soulignent tous les participants. Pour encourager cette démarche, la commission océanique intergouvernementale de l’Unesco et l’association Imoca, qui gère les courses de la classe des monocoques du même nom, ont signé en janvier un partenariat pour promouvoir les sciences océaniques.

Martin Kramp, coordinateur du réseau onusien JCOMMOPS d’observation des océans, voit toujours plus loin: “J’espère que pour le Vendée globe 2024 il y aura une nouvelle règle de classe qui rende une contribution scientifique obligatoire”.

https://www.linfodurable.fr/environnement/ce-skipper-prend-le-large-en-solitaire-afin-de-recolter-les-microplastiques-18803?utm_source=actus_lilo

 

 

 

 

 

Avis de ConsoGlobe sur Cocote, une alternative responsable à Amazon

Avis de ConsoGlobe sur Cocote, une alternative responsable à Amazon

Face aux dérives du commerce en ligne, Cocote propose un autre modèle et rend l’achat sur Internet de produits écoresponsables facile d’accès. Alors, Cocote, une alternative responsable à Amazon ? Réponse.

Les quelques semaines de confinement ont, de façon remarquable, bouleversé nos manières de vivre et de consommer. A défaut de pouvoir se rendre en magasin, les consommateurs et consommatrices ont continué de faire leurs achats en ligne, voire s’y sont mis, contraints et forcés. Le commerce en ligne est-il forcément synonyme de pollution et de mauvaises conditions de travail ?

Le commerce en ligne, à quel prix ?

C’est presque devenu un réflexe pour certains : face au besoin d’acquérir une brosse à dents ou un banc de musculation, en quelques clics, la commande est passée le plus souvent sur Amazon. Face à ce type de plateforme, les consommateurs Français n’ont souvent pas de critère de choix autre que le prix.  Or il existe une alternative à Amazon qui permet d’acheter sur Internet des produits sur des critères écoresponsables.

derrière les clics, toute une logistique – © Halfpoint

Commander sur une place de marché de ce type est souvent vu comme pratique, rapide et surtout cela permet d’accéder à des prix ultra compétitifs. Mais que se passe-t-il en coulisses pour garantir ce service ?

Souvent au coeur de polémiques concernant les conditions de travail de ses employés, l’empire de Jeff Bezos a encore fait parler de lui au plus fort moment de la pandémie de covid-19 :

Avec leur modèle économique, les mastodontes du e-commerce attirent les foules à coups de prix cassés. Mais ils sont les premiers à renforcer les dérives écologiques du commerce, en vendant des produits fabriqués à des milliers de kilomètres et en détruisant les invendus. Entre optimisation fiscale et absence de numéro de TVA des vendeurs bien trop souvent constatées, ce sont des millions d’euros qui ne sont, à aucun moment, injectés dans l’économie nationale.

Mais le commerce en ligne doit-il être toujours associé à ces mauvaises pratiques ou à des empreintes carbones gigantesques liées aux produits importés de l’autre bout du monde ?

E-commerce et circuit-court, c’est possible !

Achat en ligne et commerce local sont des modes de consommation souvent mis en opposition. Pour Cocote, il est tout à fait possible de concilier les deux !

soutenir le commerce local – © ESB Professional

Notre avis sur Cocote, le moteur de shopping écoresponsable

Nous avons testé Cocote : un moteur de shopping français et engagé. La start-up permet de rechercher et d’acheter des produits locaux et écoresponsables proposés par plus de 2.000 marchands. Pour cela, elle a créé un éco-score, autrement dit, un système de notation mettant en valeur les produits les plus vertueux. Sur Cocote vous retrouverez ainsi :

  • des produits locaux
  • des vendeurs en circuit-court
  • des petits producteurs aussi visibles que les gros
  • des produits éco-labellisés : made in France, issus du commerce équitable, bio, zéro déchet, etc.
  • des produits valorisant l’économie circulaire et anti-gaspi car ils sont d’occasion, reconditonnés, recyclés ou même upcyclés.

Avec Cocote, il n’est plus question de laisser le seul prix guider ses préférences lorsqu’on achète sur Internet, mais plutôt, ses valeurs.

Des produits écolos faciles d’accès

Les labels sont-ils essentiels pour vous ? Acheter local est-il votre priorité absolue ? Avez-vous systématiquement besoin d’être conforté dans vos décisions d’achat par l’avis des autres utilisateurs ?

Le principe de Cocote est, comme tout moteur de recherche, de commencer par renseigner le nom ou la catégorie de produit désirée. Mais le vrai changement qu’il est possible d’ajouter des filtres et des critères de pondération pour affiner au maximum ses résultats afin de trouver le produit écologique qui conviendra le mieux.

En achetant un produit, en se servant des outils de la plateforme ou encore en parrainant des amis, l’utilisateur est récompensé et reçoit des cocos, une monnaie virtuelle à utiliser pour de futurs achats.

Pour aller jusqu’au bout de sa démarche, l’entreprise compense ses émissions de co2 en plantant des arbres. En outre, la jeune pousse soutient l’emploi local et… paye ses impôts en France.

Cocote devient une marketplace à la française !
En septembre 2020, les consommateurs auront la possibilité de faire leurs achats locaux et écoresponsables directement depuis la plateforme Cocote.

Avis de ConsoGlobe sur Cocote, une alternative responsable à Amazon

 

 

Au fond des océans, les déchets plastiques ne meurent jamais

Au fond des océans, les déchets plastiques ne meurent jamais

Des chercheurs allemands viennent de publier les résultats de leurs recherches sur la dégradation des déchets et des sacs en plastique au plus profond des mers.

Au fond des océans, les déchets plastiques ne meurent jamais

 

Des déchets à plus de 4.000 mètres de profondeur

C’est une vieille image, datant de 2016, qui a récemment fait surface sur les réseaux sociaux : celle d’un pot de yaourt datant des Jeux Olympiques de 1976, retrouvé quasi intact par un bénévole de l’association Asso Nature Libre sur une plage de France. Si l’image était datée, les faits sont réels : on peut retrouver au fond des océans des déchets vieux de plusieurs décennies.

Des chercheurs ont d’ailleurs récemment publié dans la revue Nature le fruit de leurs études sur des déchets et des sacs en plastique vieux de plus de vingt ans retrouvés à plus de 4.000 mètres de profondeur(1).
En effet, en 2015, un robot sous-marin de l’institut GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel avait découvert un sac en plastique contenant une canette de Coca datant de 1988 au fin fond de l’océan Pacifique, et ce à 4.150 mètres de profondeur.

Aucun signe apparent de dégradation

Malgré la profondeur où elle a été trouvée et son âge, cette canette en aluminium, facile à dater car il s’agissait d’une édition spéciale créée pour la Coupe Davis de 1988, n’avait pas disparu car le sac en plastique l’avait étonnamment préservée des assauts du sel et de l’eau.
En étudiant d’autres déchets ainsi retrouvés au fond de l’océan, les chercheurs ont pu mener une étude à long terme sur la dégradation des plastiques en haute mer, et la manière dont ils influencent les communautés microbiennes se développant sur leur surface. Un véritable travail de détective, et des résultats inquiétants.

Selon ces chercheurs, « les résultats, y compris les analyses microscopiques, spectroscopiques, physiques et microbiennes, démontrent clairement que les matériaux polymères ne présentent aucun signe apparent de dégradation physique ou chimique ». Ainsi, « seules les couches superficielles des polymères présentent une hydrophobie réduite, probablement due à la colonisation microbienne ».

Au printemps dernier, une étude avait déjà montré que les sacs en plastique soit disant « biodégradables » avaient pu résister plusieurs années en mer, das l’air et sous terre !

Au fond des océans, les déchets plastiques ne meurent jamais

 

 

 

 

 

 

La crise sanitaire signe un retour en grâce du plastique à usage unique

La crise sanitaire signe un retour en grâce du plastique à usage unique

Masquant les visages ou entourant les légumes, le plastique à usage unique, que le monde avait commencé à traquer, opère un retour en grâce à la faveur de la crise du coronavirus, au grand dam des défenseurs de l’environnement.

Fléau des océans, ces masques, gants et autres emballages, ne représentent pour autant qu’une faible part d’activité d’une industrie du plastique en croissance continue.

“Magique” plastique

Masques, visières, gants, écrans… sont les accessoires du printemps. Ici des coiffeurs s’équipent en blouses jetables, là l’ONU recommande aux compagnies aériennes de servir des repas sous blister, là encore des personnes âgées vivant en résidence spécialisée étreignent leurs proches à travers un film transparent.

La Californie a levé pour deux mois l’interdiction des sacs à usage unique, tandis qu’en Arabie saoudite, des grandes surfaces imposent à leurs clients des gants jetables. Les industriels ont saisi la balle au bond. Mi-mars, le syndicat français de la plasturgie s’est fendu d’un communiqué clamant que “sans plastique à usage unique, vous n’aurez plus d’emballages pour protéger vos aliments contre les germes”.

Aux Etats-Unis, la Plastics Industry Association a réclamé dès le 20 mars que son activité soit considérée comme “essentielle” en temps de confinement. “Le plastique à usage unique est une question de vie ou de mort” dans les hôpitaux, écrivait alors Tony Radoszewski, président de ce lobby, vantant aussi le rôle des sacs à usage unique “pour protéger les employés de supermarchés et les consommateurs de tout ce qui traîne sur les sacs réutilisables.”

Selon un sondage OpinionWay-Sodastream, 66% des Français disent privilégier les aliments emballés, tant que dure la crise. La chaîne de magasins bio Naturalia a vu le vrac, pourtant en croissance de 20% chaque année, délaissé. “Nos clients ont eu tendance à se tourner vers les produits emballés”, décrit le DG, Allon Zeitoun. “On n’a pas encore retrouvé le niveau d’avant-crise”.

Hygiène non garantie

Le plastique n’est pourtant pas une protection absolue. Pour l’OMS, se laver les mains est plus efficace que porter des gants. Selon une étude publiée dans la revue américaine NEJM, ce coronavirus est détectable jusqu’à deux à trois jours sur du plastique, 24 heures sur du carton.

“Pour des usages médicaux, on n’a pas mieux que l’usage unique. Mais on veut nous faire croire que c’est une réponse pour la consommation courante. C’est du lobbying. Le réutilisable ne pose pas de problème sanitaire”, s’insurge Raphaël Guastavi, de l’Agence pour la maîtrise de l’énergie (Ademe), “rassuré de voir que les élus européens ont le souhait de ne pas céder”.

Le Kenya non plus, qui a prohibé depuis juin tous les plastiques à usage unique, dont les bouteilles d’eau, dans ses zones protégées.

Déchets

Car les masques et autres gants viennent désormais joncher trottoirs et plages, de Hong Kong à Gaza. Le WWF appelle à la vigilance: en 2019, il avait déjà évalué à 600.000 tonnes la quantité de plastiques rejetés en Méditerranée, dont 40% en été.

“La bataille culturelle contre le plastique à usage unique semblait gagnée. Aujourd’hui une brèche est ouverte, il va falloir y répondre”, dit Pierre Cannet, du WWF France. “Un masque n’est pas facile à recycler. L’approche générale des pouvoirs publics est de le mettre dans les ordures ménagères pour incinération, ce qui est de notre point de vue la meilleure situation”, dit Arnaud Brunet, du Bureau international du recyclage (BIR), qui réunit les professionnels de 70 pays. “On va voir quelle est la pratique dans le temps, peut-être pourra-t-on imaginer une collecte particulière, ou en pharmacies, mais on n’en est pas là”.

Plastique recyclé à la peine

Et comme si cela ne suffisait pas, la période est moins favorable au plastique recyclé. L’UE vise 25% de matériaux recyclés dans les bouteilles plastique d’ici 2025, au moins 30% en 2030.

“Le Covid ne remet pas en cause la stratégie d’aller vers une économie circulaire et plus de recyclabilité”, affirme Eric Quenet, de la fédération PlasticsEurope. Mais la baisse du prix du pétrole conjuguée à une demande moindre pourrait peser sur le recyclage, tandis que le prix de la matière plastique vierge a beaucoup baissé.

Goutte d’eau pour l’industrie

Quelque 350 millions de tonnes de plastiques sont produites annuellement dans le monde, d’abord par l’Asie (50%), l’Amérique du Nord (19%) et l’Europe (16%), une production en croissance modérée mais régulière.

La demande bondit pour le marché de la protection (masques, surblouses, écrans), mais ce volume reste faible en comparaison des débouchés massifs que sont l’automobile ou le bâtiment. “Pour faire plusieurs centaines de milliers de visières, il faut quelques tonnes” de plastique seulement, souligne Eric Quenet. Le Plexiglas, très demandé pour les parois: “c’est moins de 1% du marché français des matériaux plastiques“.

Globalement, pour la première fois depuis 2008, le secteur s’attend d’ailleurs à une année 2020 moins bonne que 2019, du fait du confinement.

https://www.linfodurable.fr/environnement/la-crise-sanitaire-signe-un-retour-en-grace-du-plastique-usage-unique-18484

“La mode éthique dans nos dressings”

Magazine “La mode éthique dans nos dressings”

Le guide pratique pour faire sa transition

tous les détails ici dessous :

https://fr.ulule.com/idees-pratiques-mode-ethique/

Plus que jamais dans le contexte actuel, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir accélérer notre transition écologique ! Pour accompagner ses lecteurs dans cette démarche,
ID (l’Info Durable) a lancé le guide IDÉES PRATIQUES : 68 pages de conseils, d’astuces, de témoignages, d’enjeux et de solutions concrètes pour faire sa transition écologique en douceur.

Alors que l’industrie textile est l’une des industries les plus polluantes au monde, la rédaction d’ID a décidé de dédier ce 3ème numéro à « La mode éthique dans nos dressings », ou comment adopter les bons réflexes pour faire sa transition vestimentaire sans dépenser plus.

Rendez ce projet possible en précommandant votre exemplaire dès maintenant à tarif préférentiel !

Dans un contexte de crise sanitaire, après des semaines de confinement, difficile d’imaginer un lendemain sans transition marquée. À notre échelle, en adoptant des comportements plus responsables et en les ancrant dans notre quotidien, nous dessinons un « après » qui ne consiste pas à revenir à la normale. 
Cela passe notamment par des choix de consommation plus raisonnés et au cœur de ces choix : nos vêtements.

Le confinement a donné à nombre d’entre nous le temps nécessaire pour revoir nos modes de vie, et la fermeture des magasins, notamment de vêtements, l’occasion de mettre en place de nouvelles habitudes de consommation. Ne plus acheter de vêtements durant cette période, a t-il vraiment été si difficile ? Pourquoi ne pas continuer dans cette lancée en ne cédant plus aux achats parfois compulsifs ? En faisant le tri ? En revenant, sur ce plan aussi, à l’essentiel ?

Car, si elle est l’une des plus polluantes au monde, l’industrie de la fast fashion ne fait pas que polluer, elle a également de lourdes conséquences sur les plans sanitaires et sociaux.

Chacun à notre échelle, nous avons tous une marge de manœuvre pour opter pour des alternatives plus écologiques et mettre davantage de mode éthique dans nos placards. Terminé les tee-shirts qui s’usent en trois semaines, les manteaux qui boulochent une fois la saison passée, les pantalons fabriqués à l’autre bout du monde… Place à la slow fashion, à l’économie circulaire, aux achats raisonnés et à la qualité plutôt que la quantité !

AU SOMMAIRE DE “LA MODE ÉTHIQUE DANS NOS DRESSINGS”

PARTIE 1 : QUELS ENJEUX SE CACHENT DERRIÈRE NOS VÊTEMENTS ?

Les enjeux de l’industrie textile

La mode émet au niveau mondial 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre chaque année. Son impact est plus important que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. D’ici 2050, le secteur textile émettrait même jusqu’à 26 % des émissions globales de gaz à effet de serre si les tendances actuelles de consommation se poursuivent. Au-delà de son impact sur l’environnement, c’est également un secteur où il existe une importante violation des droits humains au travail.

Au sommaire :

  • L’interview d’Erwan Autret, ingénieur à l’ADEME et spécialiste des textiles, sur l’impact de la mode sur notre environnement
  • L’analyse du cycle de vie de nos vêtements
  • Un entretien avec Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Éthique sur l’Étiquette, militant pour le respect des droits humains dans le secteur de l’habillement
  • La check-list de la rédac’

PARTIE 2 : LE GRAND TRI DANS NOS PLACARDS

Quelques pistes pour ne plus encombrer nos placards

Toute transition vers un dressing plus éthique commence par un grand ménage de printemps. Trier, donner, recycler, revendre : il s’agit de dire stop à la surconsommation, faire de la place dans nos placards et finalement, ne garder que l’essentiel, puisque nous ne portons en moyenne que 30 % des vêtements que nous possédons.

Au sommaire :

  • Dix jeans, cinq manteaux, sept vestes… Combien de vêtements dorment réellement dans nos placards ?  
  • Notre entretien avec Eco-TLC sur les enjeux du recyclage des textiles
  • Rangement, tri, revente, recyclage… cinq étapes pour vider son armoire efficacement
  • La check-list de la rédac’

PARTIE 3 : ET SI ON SE TOURNAIT VERS LA SECONDE MAIN ?

Nos astuces pour passer à l’occasion en toute sérénité

Si l’on s’attache à moins consommer, difficile tout de même d’arrêter d’acheter. Rattrapé par nos envies de cette nouvelle paire de chaussures pour la rentrée ou ce nouveau maillot de bain pour les vacances, des solutions peuvent tout de même nous permettre d’acheter “mieux”. Et si on s’essayait à la seconde main ?

Au sommaire :

  • La seconde main, quezako ?  
  • Un marché en plein boom qui n’a (presque) pas connu la crise
  • Friperies, troc, “free shop”… les solutions pour consommer de la seconde main
  • La check-list de la rédac

PARTIE 4 : VERS DES VÊTEMENTS NEUFS PLUS ÉTHIQUES

Le point sur les marques “green” qui proposent du neuf éthique

On achète aujourd’hui deux fois plus de vêtements qu’auparavent, que l’on utilise surtout deux fois moins longtemps. La fast fashion ne cesse de renouveler ses collections, qu’elle produit toujours en trop grande quantité, avec des prix toujour plus bas. En opposition, de plus en plus de marques “green” émergent pour proposer à ceux qui souhaitent continuer à consommer des vêtements neufs, des alternatives plus éthiques.

Au sommaire :

  • L’interview d’Élisabeth Laville, fondatrice et directrice d’Utopies, sur les nouvelles tendances, l’apparition des marques « green », et les nouveaux engagements des grandes enseignes de la consommation
  • Comment repérer des vêtements neufs (vraiment) durables ?
  • Où trouverdes enseignes qui s’engagent sans… greenwashing ? 
  • Plus de transparence : l’heure de la fashion revolution a sonné  
  • La check-list de la rédac’

PARTIE 5 : NOTRE JOURNALISTE A TESTÉ POUR VOUS

L’expérience de l’un de nos journalistes qui s’est donné un mois pour mettre plus d’éthique dans son dressing 

ID a mis au défi l’un de ses journalistes de mettre plus d’éthique dans ses placards. Un grand tri d’abord, en plein confinement, suivi de plusieurs découvertes à l’heure du déconfinement. Occasion, neuf éthique, troc, don, revente… au cours de ce défi, notre journaliste s’est vu adopter de nouveaux réflexes pour favoriser l’économie circulaire. Il son expérience.

Au sommaire :

  • Mon rapport à la mode… et le tri de ma garde-robe 
  • Le coeur de ce défi : adopter de nouvelles habitudes côté achats vestimentiaires 
  • Don, vente, échange… refaire sa garde-robe en mode éthique, c’est aussi donner une seconde vie aux vêtements dont on décide de se séparer
  • La chek-list de notre journaliste

Et pour aller plus loin, retrouvez aussi dans ce numéro les applications et les ouvrages utiles, notre agenda de la mode éthique, des quiz et une check-list récap’ des ressources qui ont permis l’élaboration de ce guide !

IDÉES PRATIQUE #3 : La mode éthique dans nos dressings

  • 68 pages
  • Format A5
  • Papier : 50 % de fibres recyclées
  • Encres végétales
  • Imprimé en France (certification ISO 14 001)

 

 

 

 

 

 

 

Il est temps de retirer le poisson du menu

Il est temps de retirer le poisson du menu

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de l’océan, une occasion de célébrer cet écosystème vital et de plus en plus fragile qui couvre 70% de notre planète. En cette époque pleine de changements, d’apprentissages et de possibilités pour un mode de vie plus sain, agissons à notre niveau pour mettre toutes les chances de survie de notre côté.

Il est temps de retirer le poisson du menu  [Tribune]

Alors que nous nous rapprochons dangereusement de la perspective d’océans sans poisson, que les scientifiques prédisent serait une réelle possibilité d’ici 2048, il est évident qu’il nous faut repenser notre rapport au monde marin.

Refuser le poisson pour préserver les océans

Actuellement, les océans constituent notre meilleure défense contre un réchauffement climatique qui s’accélère de plus en plus. Le plancton dans les océans consomme du carbone à travers sa photosynthèse, le pompant efficacement de notre atmosphère. Sans ce processus – entre autres, le carbone reste dans l’atmosphère, y emprisonnant la chaleur.

Le moment est maintenant venu de sortir la tête du sable, de s’informer et d’agir comme nous le pouvons à commencer par notre alimentation. Quel meilleur moyen de respecter l’océan et ses habitants que le retirer de nos assiettes ?

Les fléaux qui menacent les océans

L’industrie de la pêche est l’une des plus destructrices pour l’environnement. Les chalutiers de pêche, qui traînent des filets géants au fond de l’océan, capturant et écrasant tout sur leur passage, causent des dégâts si importants qu’ils sont visibles depuis l’espace.
Selon les estimations des Nations Unies, le chalutage est responsable de 95 % des dégâts océaniques partout dans le monde.

La hausse constante de la surpêche met en danger l’écosystème de nos océans, mais met aussi en péril la survie des populations qui vivent de leur pêche au quotidien © Chaykovsky Igor

Chaque année, quelques 38 millions de tonnes d’animaux marins qui ne sont pas les victimes « ciblées » par la pêche sont capturés dans des filets et rejetés, morts ou mourants, dans la mer. Cela représente environ 300.000 cétacés, un quart de million de tortues en voie de disparition et des centaines de milliers d’oiseaux – des dommages collatéraux qui ne tiennent même pas compte des animaux « ciblés » par les filets.

Mais les dégâts ne s’arrêtent pas là. D’énormes quantités de matériel de pêche sont également délaissées dans la mer, des « filets fantômes» qui tuent et blessent encore plus d’animaux, car les tortues, dauphins, requins, phoques et bien d’autres s’y retrouvent piégés, finissant par s’étouffer ou mourir de faim.
Ce serait plus de 640.000 tonnes de filets, lignes et pièges utilisés dans la pêche commerciale qui sont rejetés dans la mer chaque année, et jusqu’à 70 % (au niveau du poids) des macroplastiques flottant à la surface de l’océan sont liés à la pêche.

Bien sûr, ce ne sont pas seulement la pollution plastique ni les victimes « non prévues » de cette industrie qui sont préoccupantes. Toutes les victimes de l’industrie de la pêche sont des individus sensibles qui ressentent la douleur et la peur, nouent des relations complexes et font preuve de capacités cognitives impressionnantes. Tous méritent de vivre leur vie dans leur habitat naturel sans être capturés et écrasés dans d’immenses filets, étouffés à l’air libre ou décapités et éviscérés afin que nous consommions leur chair.

Malgré le fait qu’ils ne hurlent pas comme les mammifères terrestres quand ils sont abattus, les poissons souffrent eux aussi © tottoto

Malgré notre fascination pour l’océan, il reste vastement mystérieux, mais les dégâts que nous lui causons ne le sont pas. En cette année où tous les gros titres des journaux semblent nous amener à nous demander « et après ? », nous devons nous rendre compte que, sans action de notre part, la réponse inclura assurément « l’effondrement des océans ».

Avec la grande variété de délicieuses alternatives aux produits animaux aujourd’hui disponibles, nous pouvons certainement nous passer de poisson. Les océans, eux, ne le peuvent pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les lingettes désinfectantes, un fléau pour les canalisations

L’épidémie de Covid-19 a entraîné un véritable boom de consommation de lingettes désinfectantes. Et avec lui, un fléau : dans les stations d’épuration d’eau, les accidents liés à leur dépôt dans les toilettes ne se comptent plus.

Le Centre d’information sur l’eau appelle les Français à ne pas jeter les lingettes désinfectantes dans les toilettes. Leur place est à la poubelle.

Lingettes dans les WC : le nombre d’incidents a augmenté de 75 %

Déjà en manque d’effectifs, ces dernières semaines les stations d’épuration d’eau font face à une multiplication d’incidents provoqués par le jet dans les canalisations de lingettes nettoyantes désinfectantes. Ce qui montre que nombreuses sont encore les personnes qui ont le réflexe de les jeter dans les toilettes. Or la consommation de ces lingettes ayant augmenté ces dernières semaines, le nombre de ces produits jetables finissant dans les toilettes s’est envolé proportionnellement.

lingettes désinfectantes
D’après le Centre d’information sur l’eau, une association créée en 1995 par trois grandes entreprises du service de l’eau (Veolia Eau, Lyonnaise des eaux et la SAUR), le nombre d’interventions dues aux lingettes jetées dans les WC a augmenté de 75 %.
« C’est du temps et de l’énergie gaspillés pour celles et ceux assurant la continuité de la dépollution des eaux usées indispensable à notre sécurité », fait savoir l’association sur son compte Twitter.*
https://pbs.twimg.com/media/EUM9p8CWoAEc1sw?format=jpg&name=small

Au final, malgré ce que veulent nous faire croire les différentes publicités, les lingettes jetables censées pouvoir être jetées dans les toilettes ne sont si biodégradables que ça et finissent par créer des bouchons dans les égouts.

Les déchets jetés dans les WC sont multiples

Outre les lingettes désinfectantes, le Centre d’information sur l’eau rappelle que les techniciens des stations d’épuration retrouvent régulièrement des fils dentaires, des litières pour chat, des tampons périodiques, des cotons-tiges, des médicaments, des lentilles de contact et même des couches-culottes.
Tous ces déchets, dont la place est à la poubelle (et à la pharmacie pour les médicaments périmés ou inutilisés), empêchent les équipes de se concentrer sur les services essentiels.

Ne jetez rien d’autre que du papier toilette © jehsomwang

Alors, l’association lance un appel : « laissons les professionnels de l’eau se concentrer sur leur mission fondamentale et faisons en sorte de réduire les risques d’encombrement des canalisations. Nos toilettes ne sont pas des poubelles ! ».

 

Changement climatique : Le projet Giono qui déplace les arbres

Le projet Giono, assistance à forêts en danger
Pour les forestiers, habitués au temps long des arbres et à une certaine constance de leurs conditions de vie, le grand défi du XXIe siècle sera de faire face à un facteur nouveau d’instabilité : le changement climatique.
Son rythme, inédit, confrontera nombre d’essences à des températures et des précipitations qui auront sensiblement évolué au cours même de leur vie séculaire. Depuis 2011, l’Office national des forêts (ONF) tente d’anticiper ce phénomène grâce au projet Giono : une expérience de « migration assistée » d’arbres provenant du sud de la France, où ils sont particulièrement menacés par le réchauffement, pour les planter en forêt de Verdun. Reportage sur ces plantations de jeunes chênes et hêtres, pionniers d’une lente migration climatique de la flore vers des latitudes plus clémentes.

C’est une simple parcelle d’arbres parmi les arbres, dans la forêt de Verdun, dans la Meuse. Plantée de tout jeunes hêtres, elle forme une clairière dans ces vastes bois sombres aux sols cabossés par les obus durant la première guerre mondiale. Au loin, on devine l’imposant ossuaire de Douaumont, dans une mer de pins et de feuillus. Autour, c’est une forêt mémorielle, gigantesque cimetière qui sommeille sous l’humus et qui recrache sans cesse les munitions, les gourdes et les ossements des milliers de soldats qui y perdirent la vie en 1916.

Si l’ONF a choisi de planter ici des hêtres et des chênes sessiles menacés par le changement climatique, ce n’est pas tout à fait un hasard. « C’était une manière de régénérer cet endroit sinistré, de lui redonner vie », explique Brigitte Musch, responsable du conservatoire génétique des arbres forestiers au département recherche et développement de l’ONF, qui coordonne le projet Giono – baptisé d’après l’auteur de L’Homme qui plantait des arbres, Jean Giono, qui avait lui-même perdu une partie de sa jeunesse dans la bataille de Verdun.

Au total, trois parcelles de plus de 6 hectares, comptant 12 156 jeunes arbres, ont déjà été aménagées dans cette forêt. Venus de Provence, des Alpes du Sud ou de la façade Ouest, ces arbres font office d’éclaireurs, premiers d’une lente migration de la flore repoussée par le réchauffement climatique vers le nord ou en altitude.

Ils sont nés de graines sélectionnées sur quelque 160 arbres « mères », eux-mêmes choisis dans huit forêts : à Vachère (Alpes-de-Haute-Provence), Chizé (Deux-Sèvres), sur le massif de la Sainte-Baume (Var)… Les arbres qui y poussent ont la particularité de se situer aux limites les plus méridionales, en plaine, de leur niche climatique, c’est-à-dire de la zone où les conditions de températures, de précipitations, etc. leur sont compatibles. Plus au sud, nul hêtre ni chêne sessile ne survivent. Exposés en première ligne aux effets du réchauffement, ils ont su s’adapter, jusqu’à présent, à la chaleur et aux sécheresses.

« Ces peuplements ont un assemblage de gènes particulier, qui leur permettent de vivre dans des conditions normalement inadaptées à leur espèce. Ces assemblages de gènes risquent d’être très intéressants pour survivre aux futures conditions climatiques », explique Brigitte Musch. L’ONF espère que, déménagés en forêt de Verdun, ils se reproduiront avec leurs voisins et importeront ainsi ces précieux gènes.

Mais l’idée est aussi de tester leur acclimatation, afin d’anticiper leur lente migration vers des latitudes plus septentrionales. Car l’ONF doit faire face à une nouvelle équation : le changement climatique actuel est rapide, et la vie des arbres longue. Il n’y aura plus exactement le même climat à la fin du siècle, lorsque les jeunes hêtres du projet Giono arriveront tout juste à la moitié de leur existence. « On risque d’avoir un jour la forêt de Vachères à Verdun », note Brigitte Musch.

Or, si à Vachères, les conditions seront de moins en moins compatibles avec ces arbres tempérés, les modèles climatiques pris en compte par l’ONF montrent qu’elles le seront toujours dans 70 ans à Verdun. Ces forêts du Nord pourraient donc devenir des terres d’adoption plus sûres pour ces futurs déplacés climatiques… à condition que les arbres y parviennent à temps. D’où l’idée d’accélérer leur déménagement, par cette opération de « migration assistée » qui pourrait, à l’avenir, être conduite à plus grande échelle.

Parcelle de la forêt Domaniale de Verdun plantée d’arbres menacés par le changement climatique.

Brigitte Musch, responsable du conservatoire génétique des arbres forestiers de l’ONF.

Ouvriers de l’ONF en débroussaillage.

Les arbres d’Europe, des millénaires de déplacements

Au cours de la longue histoire des chênes, dont le genre Quercus est né il y a près de 60 millions d’années, le climat terrestre a changé plus d’une fois de visage. Pendant les deux derniers millions d’années, la végétation européenne a fluctué au rythme des âges glaciaires et des périodes interglaciaires, alternant entre vagues d’extinctions, puis recolonisation.

Lors du dernier pic glaciaire il y a 18 000 ans, la moitié nord de l’Europe était couverte de glace ; nous cheminons depuis vers la fin d’un âge interglaciaire. Depuis 10 000 ans, « les actuelles forêts collinéennes du nord de la France ont connu successivement des phases de pelouses, puis de landes subarctiques, de forêts où ont dominé le bouleau, le noisetier, puis les chênes et l’orme et, enfin, le hêtre », décrivent Jean-Luc Dupouey, directeur de recherche à l’INRA, et Jeanne Bodin, doctorante,dans une publication de l’ONF (Rendez-vous techniques, 2007).

Pendant ce temps, les chênes ont reconquis toute l’Europe à partir de quelques zones refuges en Espagne, en Italie et dans les Balkans où ils s’étaient retirés, chassés par le froid. Ils ont atteint leur aire de répartition actuelle il y a 4 000 ans, devenant, avec le hêtre, l’essence la plus répandue et la plus valorisée d’un point de vue économique.

Antoine Kremer, directeur de recherche à l’Institut national de recherche agronomique (INRA), a retracé leur odyssée à partir de restes fossiles, notamment de pollen. Il estime qu’ils se sont alors déplacés à une vitesse de 400 mètres par an en moyenne. Comment ? Grâce aux cours d’eau, aux rongeurs ou aux oiseaux, comme le geai des chênes, véritable planteur d’arbre qui enfouit dans la terre ses provisions de glands, et les y oublie parfois.

Mais une autre hypothèse a été avancée pour expliquer cette vitesse de propagation : celle de la migration des hommes « qui sont remontés dans le même sens que les arbres avec le réchauffement, et qui utilisaient à cette époque des glands pour se nourrir ainsi que des branches de chênes pour les constructions », explique Antoine Kremer.

Mais d’ancienne collaboratrice, l’espèce humaine s’est lentement muée en obstacle à la migration des arbres. Aujourd’hui, l’espace, entièrement géré, cultivé, bâti, ne permet plus de laisser libre cours à leurs déplacements, sans compter la compétition avec les autres essences déjà implantées. Si bien que, selon Brigitte Musch, la vitesse de migration des arbres n’atteint plus que 30 mètres par an en moyenne.

D’un autre côté, le changement climatique induit par les activités humaines se fait, lui, plus rapide que jamais : le thermomètre a déjà grimpé de 0,85 °C depuis 1880, et les prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) donnent un réchauffement de 0,3 °C à 4,8 °C, voire plus, d’ici 2100, par rapport à la moyenne de 1986-2005. La hausse des températures au XXe siècle s’est traduite par une montée des isothermes, c’est-à-dire des lignes où la température est constante, de 15 mètres par décennie en altitude, et de 18 km par décennie vers le nord pour les températures moyennes, selon Jean-Luc Dupouey et Jeanne Bodin.

Figure 1

A – répartition du chêne vert observée par l’IFN
B – modélisation de l’aire actuelle de répartition du chêne vert
C – extrapolation de l’aire de répartition du chêne vert en 2100

Figure 2

A – répartition du hêtre observée par l’IFN
B – modélisation de l’aire actuelle de répartition du hêtre
C – extrapolation de l’aire de répartition du hêtre en 2100

Cartes issues de l’article de Vincent Badeau et Jean-Luc Dupouey, de l’INRA de Nancy, et de Catherine Cluzeau et Jacques Drapier, de l’Inventaire forestier national, dans les « Rendez-vous techniques » de l’ONF, 2007.

Suivant de près ces courbes des températures, les « niches climatiques » des arbres se déplacent elles aussi. Selon Brigitte Musch, une hausse des températures moyennes de 2 °C provoquerait, pour le hêtre, « une régression dans le sud et l’ouest » de la France, tandis qu’une hausse de 4 °C limiterait sa « zone climatiquement compatible » à la pointe bretonne, aux côtes de la Manche et à la Lorraine, ainsi qu’aux régions de montagne. Le sapin et le chêne sessile reculeraient, eux-aussi.

En revanche, d’autres essences plus méditerannéennes prospèreraient. Le chêne vert, par exemple, pourrait passer la Loire. Selon les travaux de Sylvain Delzon, directeur de recherche à l’INRA (publiés dans la revuePLoS en 2013), il a déjà conquis, depuis la côte Atlantique, l’intéreur des terres à une vitesse de 22 à 57 mètres par an entre 1880 et 2010. Plus inattendu, certaines espèces exotiques seraient aussi favorisées par la baisse du nombre de jours de gel : des palmiers de Chine n’ont-ils pas été observés dans les chênaies du piedmont Suisse (Dupouey et Bodin, 2007) ?

Bref, la lente migration des arbres a déjà commencé. Pour Antoine Kremer, « les grandes espèces comme le hêtre et le chêne ne sont pas menacées , mais il y aura une recomposition progressive des forêts ».

Si de telles essences sont chassées des zones méridionales, ce ne sera pas seulement le paysage familier de nos forêts qui sera bouleversé, mais tout un écosystème. « Environ 2 000 espèces sont inféodées aux chênaies », selon Brigitte Musch. Et pour d’autres espèces plus réduites et localisées, le changement climatique, trop rapide pour leurs capacités d’adaptation et de migration, pourrait être fatale.

Parcelle de la forêt Domaniale de Verdun plantée d’arbres menacés par le changement climatique.

Arbre menacé par le changement climatique planté sur une parcelle de la forêt Domaniale de Verdun.

Le changement climatique : des risques mortels, un rythme effréné

Que risquent les arbres qui n’auront pu migrer à temps ? D’abord, le réchauffement avance la date de débourrement, l’éclosion des bourgeons, les exposant aux gelées tardives. Les arbres peuvent être frappés par des coups de soleil potentiellement mortels, qui font tomber leur écorce, ainsi que par de dangereuses embolies en cas de sécheresse, comme l’a montré Sylvain Delzon. Mais le problème n’est pas tant la hausse des températures que des événements extrêmes plus fréquents, qu’il s’agisse de tempêtes, de canicules, d’inondations, de sécheresses, d’incendies, ou encore d’invasions biologiques ou d’attaques de ravageurs…

Car le changement climatique est aussi susceptible de faire progresser les maladies et parasites, qui, de surcroît, peuvent être plus agressifs sur des arbres affaiblis. C’est ainsi que la maladie des bandes rouges se développe sur les pins laricio, ou que l’oïdium du chêne et la rouille des peupliers deviennent plus précoces et donc plus sévères (Benoît Marçais et Marie-Laure Desprez-Loustau, Rendez-vous techniques de l’ONF, 2007).

Du côté des insectes, le cas de la chenille processionnaire du pin, fortement urticante et allergène, est emblématique : autrefois cantonnée à la moitié sud de la France, elle progresse vers le nord de 5 km par an et arrive actuellement à hauteur de Paris, survivant mieux aux hivers plus doux.

Si le changement climatique a de multiples effets sur les forêts, à l’inverse, les forêts ont un rôle majeur de régulation du climat. Elles sont même le plus important réservoir de carbone terrestre, séquestrant dans les sols et les arbres quelque 9,2 gigatonnes d’émissions nette de CO2 par an, soit le tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon des chiffres du ministère de l’écologie en 2015. Un hectare de forêt de hêtres dans l’est de la France « absorbe environ chaque année le carbone qu’émet une voiture qui roule pendant 40 000 kilomètres », dit aussi l’INRA. Le phénomène s’inverse toutefois en cas de sécheresse ou, pire, d’incendie.

Face au casse-tête du changement climatique, les forestiers ont encore quelques tours dans leur sac. Ils peuvent ainsi sélectionner des graines plus résistantes à la chaleur ou à la sécheresse. Ou pratiquer une sylviculture dynamique, en coupant les arbres plus jeunes et en les espaçant davantage pour qu’ils reçoivent plus d’eau et de soleil, fructifient plus vite, et donc se régénèrent plus vite. « On accélére ainsi le temps de l’évolution », explique Brigitte Musch.

Autre option, mélanger les essences, en choisissant les mieux adaptées – par exemple le sapin de Douglas, présent en Europe avant la dernière glaciation et réintroduit en France au XXe siècle.

Mais les sylviculteurs comptent aussi sur les atouts propres aux arbres : leur grande diversité génétique au sein de vastes populations sauvages et, à l’échelle individuelle, leur grande plasticité. Certains individus pluricentenaires ont connu le pic du petit âge glaciaire sous Louis XIV, au début du XVIIIe siècle. Résisteront-ils désormais à un réchauffement dont le rythme est, cette fois-ci, indédit ? Pour Brigitte Musch, « le temps des arbres n’est pas le nôtre, ni celui du changement climatique que l’on a provoqué ».

Le plus vieux désert du monde meurt pour les batteries de nos voitures « vertes

Le plus vieux désert du monde meurt pour les batteries de nos voitures « vertes »

« L’extraction minière du lithium ne fait que commencer ». Il assure que le dialogue avec les communautés locales est essentiel, et que le gouvernement mène actuellement des études pour évaluer d’autres déserts de sels où étendre l’exploitation du lithium « pour préserver les lagons de Atacama ». Nous voilà rassurés.

Quand on parle des espaces en danger, on imagine volontiers les forêts et les espaces humides. Mais les déserts sont tout aussi essentiels. Dans le nord du Chili, le désert de sel Atacama est un trésor naturel, national et mondial. C’est le plus vieux désert de notre planète. Il est aussi le réservoir de la plus ancienne collection de météorites, certaines âgées de plus de 2 millions d’années.

Or ce désert détient 40 % des réserves mondiales de lithium, l’ingrédient principal utilisé pour… les technologies vertes ! Notamment les batteries pour recharger les voitures électriques et hybrides, qui ont donné un immense boom au secteur déjà bien sollicité par les demandes pour fabriquer les batteries des téléphones portables et des ordinateurs. C’est une véritable ruée vers l’or qui s’est déclenchée dans le « triangle du lithium », dans les déserts de sel de l’Argentine du Chili et de la Bolivie. Mais c’est bien le Chili qui reste leader avec des prix très attractifs dus à des conditions d’extraction optimales.

Pour extraire le lithium, le processus consiste à évaporer l’eau où il est contenu. Les mines assèchent donc le désert. Ce sont déjà 430 milliards de litres d’eau qui ont été perdus sur le seul plateau d’Atacama. Et comme le dit le sous-secrétaire de l’extraction minière Ricardo Irarrazabal Sanchez :

« L’extraction minière du lithium ne fait que commencer ». Il assure que le dialogue avec les communautés locales est essentiel, et que le gouvernement mène actuellement des études pour évaluer d’autres déserts de sels où étendre l’exploitation du lithium « pour préserver les lagons de Atacama ». Nous voilà rassurés.

Les mines d’exploitation de lithium sont gérées par des entreprises privées qui payent un loyer au gouvernement pour l’exploitation des mines. Une partie des profits est reversée sous forme de taxes qui doivent être réinvesties dans des infrastructures à Santiago. Pas de souci à se faire donc quant au partage des profits de cette gigantesque industrie ni de conflits d’intérêts.

Pour les animaux comme pour les peuples qui y vivent, cela signifie la condamnation à disparaître ou à migrer. Des militants ont organisé des marches de 350km, espérant éveiller l’attention des autorités. Ils sont une poignée à marcher le long de la route, le visage au vent, fouettés par les camions qui passent à toute vitesse, transportant le lithium. Ce que ces habitants du désert dénoncent, ce n’est pas seulement la destruction d’un territoire. C’est aussi la confiscation de leur droit à participer à l’avenir de leurs enfants, sous le prétexte d’un grand projet national mené par « ceux qui savent » ce qui est bon pour eux. Ils disent :

« Nous voulons aussi développer. Mais nous voulons en faire partie. » Ils ont fini par obtenir un arrêt de la cour environnementale à Antofagasta obligeant la principale entreprise d’exploitation et leader mondiale, SQM Sociedad Química y Minera de Chile de freiner ses ambitions d’expansion. Mais le combat est loin, très loin d’être gagné, et à ce rythme, le désert de sel disparaîtra, entraînant dans sa destruction des effets aussi graves que ceux de la destruction de la forêt amazonienne.

Depuis notre écran, nous pouvons nous alarmer de cette situation et la condamner. Il reste que nous utilisons des ordinateurs, des téléphones portables, et que, devant les dégâts causés par l’extraction d’énergies fossiles, nous songeons peut-être à acheter des voitures électriques. La frontière entre les bons et les méchants, entre les exploitants destructeurs de l’environnement et ses défenseurs, n’est pas aussi claire que ce qu’on voudrait bien croire. À nous d’exiger de nos gouvernements et des entreprises à qui nous achetons des produits, d’avoir une éthique de production. Et pourtant… avec 2 milliards d’individus de plus en 2050, qui seront nés dans le monde des nouvelles technologies, comment imaginer que nous arriverons à limiter la production de lithium ?

Devons-nous en tirer la conclusion que les technologies vertes sont à jeter ? Une arnaque de plus ? Non. Simplement que si la seule solution que nous trouvons est de remplacer des technologies fossiles par d’autres, sans changer la manière dont nous les utilisons, la quantité de ce que nous produisons et consommons, nous ne ferons que déplacer le problème, avec le danger de nous asseoir sur notre bonne conscience.