Moins d’émissions de gaz à effet de serre, voilà qui ressemble à une vraie bonne nouvelle ! Pourtant, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change le 6 août dernier, cette diminution ne devrait rien changer et n’aura probablement aucun effet à long terme sur le climat.
Une diminution temporaire
Pour rappel, l’Accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Un objectif ambitieux mais qui semble de plus en plus difficile à respecter, alors que la planète aurait déjà gagné +1°C , rappellent les scientifiques. Le ralentissement du trafic aérien et de la production énergétique suite au Covid-19 ne permettrait d’économiser que 0,01 °C d’ici 2030…
“Le confinement a prouvé que nous pouvons changer, et vite, mais il a aussi montré les limites des changements comportementaux”, a commenté Piers Forster, co-auteur de l’étude et directeur du Centre international pour le climat Priestley à l’université britannique de Leeds. “Sans un changement structurel, nous n’y arriverons pas”, relève l’Express qui cite l’AFP.
Même si les promesses de réduction des émissions faites par les États sont respectées, le réchauffement devrait atteindre les +3°C selon les prévisions. Il faudrait “réduire les émissions de CO2 de 7,6 % par an chaque année entre 2020 et 2030” pour espérer atteindre l’objectif fixé en 2015, souligne l’ONU. C’est-à-dire une chute similaire à celle de cette année, tous les ans, et qui soit voulue et non une conséquence d’une pandémie mondiale.
Repenser notre production énergétique et alimentaire
Les auteurs de l’étude insistent sur le fait que “même les changements de comportement massifs ne conduisent qu’à de modestes réductions du taux de réchauffement”. En revanche, “les choix d’investissements économiques pour la reprise affecteront fortement la trajectoire de réchauffement d’ici le milieu du siècle”.
Une note d’espoir : pour les scientifiques, il est encore possible d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris si des efforts importants sont mis en place.“Poursuivre une reprise de relance verte après la crise économique post-COVID-19 peut mettre le monde sur la bonne voie pour garder à portée de vue l’objectif de température à long terme de l’Accord de Paris.”